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Chagrins d’amitié

© Alliance Presse
Les préadolescentes investissent beaucoup dans l’amitié, avec le risque d’être déçues. Un drame ?
Sandrine Roulet

Une fois de plus, Zoé, 12 ans, rentre de l’école triste et raconte à sa maman ses malheurs avec ses meilleures amies, les rivalités entre filles, les trahisons…
L’amitié acquiert un statut essentiel à la préadolescence. Grâce aux messageries instantanées, les filles passent des heures à «discuter». «C’est le temps de l’envol, du désir de découvrir autre chose que la famille», assure Esther André, conseillère au centre de psychologie Paloma. «Enfant, la fille a vécu dans un cadre sécurisant où elle a puisé l’amour, la protection et le réconfort, commençant à y trouver son identité. Mais cette dernière se concrétise quand elle prend de l’indépendance et se développe avec un vis-à-vis extérieur.»
A cet âge, l’amitié prend souvent une forme exclusive : les deux jeunes filles se déclarent BFF (Best Friend Forever). Pourquoi ce besoin de sceller l’amitié, quasiment comme une alliance ? Esther André y décèle un besoin d’appartenance : «Volant de ses propres ailes, elle se retrouve seule face aux autres. Elle a besoin de se sentir appartenir à quelqu’un et de confirmer cette amitié». Il existe aussi une peur inconsciente du rejet : «L’amour des parents est inconditionnel, pas celui d’une amie. Mais inconsciemment, la fille va chercher à retrouver cette sorte d’amour en scellant l’amitié». Si elles s’ouvrent aux autres et participent aux activités de la classe ou du groupe, ces amitiés peuvent être épanouissantes. Mais le risque d’être déçue est grand : il suffit qu’une des «meilleures amies» ait des affinités avec une nouvelle élève pour que l’autre se sente écartée.

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