Skip to content

De fausse couche en fausse couche

© Alliance Presse
Certains couples attendent des années avant que l’enfant ne vienne… Et parfois il ne vient pas. Témoignage de deux couples qui ont enchaîné les fausses couches.
René Progin

Murielle et Philippe
Murielle et Pilippe ont attendu huit ans avant de devenir parents. «J’ai eu quatre fausses couches, en ne comptant que celles qui ont été confirmées médicalement». A l’époque, Murielle souffre de plusieurs soucis de santé depuis quelques années déjà, et le couple accepte avec paix les deux premières interruptions naturelles de grossesse. La troisième grossesse semble bien partie, mais des complications arrivent durant le troisième mois. Philippe témoigne: «J’avais plutôt bien vécu les deux premières fausses couches. Elles étaient comme extérieures à moi. Mais la troisième fois, nous avons vu le fœtus lorsqu’il est sorti; c’était soudain quelque chose de tangible.»
Son épouse poursuit: «Par crainte, nous n’avons annoncé à nos amis que dans la 23e semaine que j’étais enceinte pour la cinquième fois». Tout se passe bien, et Gabrielle naît tardivement, mais sans aucun problème de santé.
Avec le recul, Murielle et Philippe peuvent affirmer qu’ils sont restés confiants et persévérants, malgré les pertes et les souffrances incontournables durant ces années d’attente. Cependant, alors que le bébé ne venait pas, il a fallu faire face aux multiples rumeurs, qui vont bon train. «Chacun y va de son idée: pourquoi n’ont-ils pas d’enfants? Est-ce qu’ils n’en veulent pas?». Murielle encourage les femmes qui traversent une telle épreuve à ne pas avoir peur d’en parler librement avec leurs amis. «Ne culpabilisez pas, mais osez demander le droit d’être dans cet état de faiblesse». Elle invite aussi à s’entourer d’enfants. «C’est bon de prendre un enfant dans les bras ou de jouer avec, même si, émotionnellement, on se crée des barrières». Murielle comme Philippe ont pris conscience qu’ils avaient une légère hésitation chaque fois qu’ils étaient en contact avec un bébé. «Tu penses chaque fois que ça pourrait être le tien et les parents ont l’impression qu’on ne veut pas de leurs enfants», explique Philippe.
Ils ont malgré tout continué d’avoir des projets de vie, même s’ils n’étaient pas sûrs de pouvoir avoir un jour un enfant. «Un temps intermédiaire, ce n’est pas forcément un temps mort». Murielle précise: «Il faut se détourner de l’idée que le couple n’existe que pour avoir des enfants. On ne peut pas vivre qu’au futur!»

Thèmes liés:

Pour poursuivre la lecture, choisissez une des options suivantes:

Créer un compte gratuitement

Et profitez gratuitement de l'accès aux articles web réservés aux abonnés pendant 14 jours.

Publicité