Du sang, de la transpiration et des larmes…
Il semble que ce soit une mode, dans la littérature pour couples, de dresser un tableau sombre de la vie à deux. Récemment, une auteur écrivait : «Le couple, c’est du sang, de la transpiration et des larmes». On est en droit de se demander qui est responsable de la mauvaise image du mariage
aujourd’hui.
Est-il encore nécessaire de baser la littérature de couple sur l’idéal romantique du 19e siècle ? Qui, à part quelques people illuminés, croit que le mariage doit être 100% de plaisir quand on s’aime ?
On change de profession, d’emploi, d’appartement, de cercle d’amis et de téléphone portable à un rythme quasi hebdomadaire. Qui n’est pas pris de respect et de crainte devant une alliance conclue pour la vie ? Peut-on en vouloir aux jeunes de renoncer à un engagement pour la vie, fait de sang, de transpiration et de larmes ?
Je ne peux pas prétendre qu’on ne m’a pas averti, il y a presque vingt ans. «Fini la vie et la liberté», m’a-t-on prévenu au moment où j’ai annoncé mon mariage. On me recommandait d’y réfléchir à deux fois avant de me lier par le mariage. Et un rapport d’experts que j’avais lu avertissait que la première année de mariage était la pire.
Nous avons tout de même réussi à nous rendre à l’autel dans une Eglise et à échanger nos promesses de jeunes mariés. Tout s’annonçait beau et facile, à l’idée de partager ma vie avec cette belle jeune femme. Mais au vu des mises en garde qui m’avaient été adressées, je me suis dit qu’il devait y avoir une subtilité qui m’avait échappé.
En juillet, cela fera tout juste 19 ans que nous sommes mariés. Je ne sais toujours pas où sont les nuages sombres qu’on nous avait annoncés à l’horizon. Certes, il y a eu ici et là quelques phases moins faciles au cours de la première année. Nous sommes partis à l’étranger. Nous nous sommes sentis un peu seuls tous les deux. Mais le fait d’avoir traversé cette période ensemble nous a aidés.
Chaque manuel de conseil pour les couples indique que la vie à deux exige un lourd travail relationnel. Il est indispensable de prendre du temps à deux et de parler, parler, parler. Peut-être n’ai-je pas compris quelque chose. Car n’épouse-t-on pas une personne avec laquelle on veut justement passer du temps, de laquelle on aime être proche ? Discuter avec une «idiote finie» peut relever du défi. Mais ma femme est intelligente et drôle. Je ne connais personne avec qui j’aime passer plus de temps. Nous ne sommes pas des moulins à parole. Mais nous avons suffisamment de bonnes discussions. C’est plaisant de me retrouver avec elle dans un bon restaurant. Et souvent, un plus grand plaisir nous attend après. Où est le piège ?
Christof Klenk est rédacteur de Family (allemand). Il vit avec sa femme et ses trois enfants dans le Nord de l’Allemagne.
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Article tiré du numéro Family, 2/2014
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