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Pourquoi les enfants ont-ils de la peine à partager? Comment y remédier?
Patrick, 45 ans

Le bébé, puis le petit enfant, croit être le centre du monde. Tout tourne autour de lui: les personnes, les événements, les objets. Vers l’âge de deux ans, l’enfant comprend qu’il est une personne à part entière; mais pendant longtemps encore, tout ce qui tourne autour de lui n’existe que pour lui! Donc à ses yeux, partager revient à donner un bout de lui-même à quelqu’un d’autre. On comprend que ce soit dur! En grandissant encore, l’enfant découvre le désir de posséder: «J’ai, donc je suis!»
Du fait de ce fonctionnement égocentrique, l’enfant est incapable de s’imaginer à la place de l’autre. Il ne se rend donc pas compte que prendre un jouet à un petit voisin ou ne pas lui en prêter un peut le rendre triste. Avant quatre à cinq ans, l’enfant ne joue pas «avec», mais «à côté de» l’autre, et partager signifie «ne plus avoir».
Par la suite, le partage devient progressivement possible. Mais l’enfant gardera en partie un fonctionnement égocentrique pendant plusieurs années. A cela s’ajoute la question de la jalousie. Avoir reçu un jouet en cadeau, c’est une preuve d’amour. Si je dois le partager, je dois partager cet amour avec l’autre… Aïe!
Il devra donc comprendre que partager un objet ne signifie pas partager l’amour. Il apprendra à faire sa place, à négocier pour exister à côté de l’autre.
Au cours de ce processus, il inculquera tout un tas de qualités telles que la patience ou l’art de la négociation. Il découvrira qu’il peut être fort d’une autre manière, par la gentillesse notamment. Ce faisant, il expérimentera ce plaisir de vivre quelque chose avec l’autre.
Partager c’est apprendre à jouer avec. C’est aussi apprendre la notion de temps: je ne l’ai plus pendant un moment, mais je le retrouverai plus tard. En un mot, partager est un excellent moyen de se faire des amis!
Quelques pistes pratiques pour aider l’enfant à développer le partage
– Aidez l’enfant à penser aux autres: il faut qu’il arrive à se demander ce que l’autre peut ressentir dans telle ou telle situation. Est-ce que ça lui fait plaisir ou est-ce que ça lui ait fait du mal?
– Allez-y progressivement: encouragez-le à prêter d’abord pendant un court laps de temps. Il pourra vérifier que lorsqu’on prête, l’objet nous est ensuite rendu. Comprendre qu’un prêt n’est pas définitif le rassurera.
– Faites remarquer à l’enfant combien recevoir un objet en prêt procure du plaisir. Ce n’est pas juste «normal», c’est super!
– Ne le forcez pas à partager un cadeau qu’il vient de recevoir! Ce n’est pas le moment… Plus tard, quand il en aura bien profité, ce sera plus facile pour lui d’en faire bénéficier d’autres.
– Montrez vous-mêmes l’exemple en étant généreux et prompts à prêter.

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