De son enfance, Astrid Lindgren, romancière et auteur d’ouvrages pour enfants, se rappelle les innombrables heures passées à jouer. Entendez par là grimper aux arbres, marcher à pieds nus, observer des animaux, remonter le cours d’un ruisseau, patauger dans l’étang du village… Ce qui relevait de l’évidence dans le passé est devenu aujourd’hui synonyme de risque pour les parents : «Et s’il leur arrivait quelque chose ?». Sans compter que les espaces verts se font rares dans les villes.
Il est rare de voir des groupes d’enfants, de tout âge, se retrouver dehors pour jouer ensemble. Ce sont les parents qui organisent les moments de jeux collectifs. Et le plus souvent, cela se passe à l’intérieur, chez soi ou quelqu’un d’autre. Aujourd’hui, les enfants ne connaissent pour ainsi dire plus les plantes et les animaux du coin. «Nos enfants croient que le lait est produit par les supermarchés», dit-on parfois en plaisantant. Le cliché ne l’est peut-être plus tant que cela… La faute à une lacune éducative ? Des études montrent que l’empathie, la compassion, la joie de vivre et la créativité se développent au contact de la nature, des plantes, des animaux et des êtres vivants. Les enfants et les adultes qui ne sont que rarement dans la nature peinent à expérimenter le silence, l’émerveillement et la consolation que la vie de la nature peut développer.