Notre première crise de couple
Le mariage est l’union de deux célibataires qui vont découvrir ce qu’implique «vivre ensemble». Chacun a des projets et une vision de la vie et de ce que doit être le couple. Au début du mariage, l’état amoureux est tel que chacun projette des choses sur l’autre. Le temps, la communication, les partages, les crises vont permettre de découvrir l’autre tel qu’il est réellement.
«C’est moi ou ça !»
Nous avons vécu semblable crise au début de notre mariage. J’étais passionné pour le son: j’aimais étudier le fonctionnement des hauts-parleurs, fabriquer des enceintes acoustiques et créer des jeux de lumières. Au fil du temps, cette passion a pris toujours plus de place. Si je ne fabriquais pas des enceintes acoustiques, je passais mon temps à lire des revues sur ce thème. Et j’organisais des soirées avec des amis pour en parler.
Marie Claire, bien que m’ayant plusieurs fois encouragé à passer un peu moins de temps avec mon hobby, acceptait ma passion… Mais un soir, en rentrant, avant même d’embrasser ma chérie, je me suis assis sur mon canapé et me suis mis à feuilleter une revue. Soudain, mon épouse a surgi, portant sous le bras une pile de ces revues: «Maintenant, j’en ai assez ! A toi de choisir: c’est moi ou ça !». Et d’un geste, en pleurant, elle a jeté toutes «mes» revues au beau milieu du salon.
Il ne m’a fallu que quelques secondes pour la prendre dans mes bras et me rendre compte que, bien que marié depuis seulement quelques mois, je passais déjà plus de temps «libre» avec mes livres, qu’avec celle que j’aimais. J’ai serré mon épouse contre moi, lui ai renouvelé mon amour et demandé pardon pour tout ce temps volé a notre couple. Elle m’a expliqué qu’elle n’était pas opposée à ma passion, pour autant qu’elle ne soit pas vécue au détriment de notre relation.
Nous avions des attentes l’un par rapport à l’autre, voire même un idéal, mais la réalité nous avait rattrapés. La crise était survenue pour nous permettre de nous reconnecter à la réalité. Nous n’avions pas envie de perdre la vision de ce pourquoi nous nous étions unis. Depuis, nous avons appris à ne pas prendre les «reproches» comme des accusations, mais comme une occasion de changement. Nous avons compris qu’il était nécessaire de parler, de communiquer, de formuler nos attentes réciproques et, surtout, d’écouter notre conjoint.
Article tiré du numéro Family, 2/2013
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