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Papa, je ne veux plus prier avec toi!

Votre ado ne veut plus prier avec vous ou la famille. Fabienne et Christian Sollberger, un couple pastoral, proposent de réfléchir aux raisons et à la posture à adopter.
Christian Willi

«Papa, je ne veux plus prier avec maman et/ou avec toi.» Cette position n’est pas exceptionnelle à l’adolescence. «Le changement de saison de la vie d’enfant à la vie adulte est rempli de richesses, de transformations et parfois de défis», expliquent Fabienne et Christian Sollberger, responsables du ministère Famille de foi en Suisse. Ils ajoutent que cette démarcation des jeunes adultes en formation, y compris dans le domaine spirituel, n’est pas a priori toujours négative.

Ils ont grandi!
Cette posture peut s’expliquer pour plusieurs raisons. Elle peut révéler une déception par rapport à une prière restée sans réponse ou la façon dont la prière en famille est vécue. Mais elle peut également exprimer la simple volonté de se démarquer et de couper le cordon ombilical.
Dans le premier cas, les parents n’ont pas forcément tout faux. «Comme dans beaucoup de domaines, la remise en question peut être adéquate voire pertinente», explique Fabienne Sollberger. Elle et son mari conseillent de prendre en considération l’évolution des temps de prière familiaux: «Avons-nous réalisé que nos enfants ont grandi? Notre façon de prier a-t-elle évolué en conséquence? Les enfants ne sont plus uniquement au bénéfice de nos prières de parents. Ils peuvent devenir partenaires de prière et d’intercession. Dans cette optique-là, avons-nous déjà demandé à nos ados de prier pour nous, pour des besoins aussi sérieux que sensibles?» Le couple pastoral indique que plus ils grandissent, plus les enfants s’attendent à développer des relations authentiques avec leurs parents.

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Savoir reconnaître ses torts
Lorsque les parents réalisent qu’ils sont en partie responsables de la rupture, il est nécessaire de passer par la case «repentance» et par une demande de pardon. «Il s’agit de trouver un temps de ce type avec ses enfants et de demander l’inspiration du Saint-Esprit. Avec une priorité en tête: la relation de cœur à cœur avec ses ados. Cela ne passe pas obligatoirement par le vécu spirituel en premier lieu.»
Il est primordial, selon le couple Sollberger, qu’après une telle «rupture», de respecter le rythme de nos enfants ou nos ados. Il faut éviter d’entrer dans une «zone abusive» en forçant une pratique non souhaitée par ces derniers. Pratiquement, une action au profit de personnes extérieures à la famille peut favoriser la reconnexion familiale, par exemple, prier pour la résolution d’un problème dans la famille ou le voisinage.

Le groupe de jeunes à la rescousse
Lorsque la posture du jeune est davantage motivée par le besoin de se démarquer, de couper le cordon ombilical, les parents doivent prendre conscience que «dans cette période transitoire, il est important pour l’ado de vivre une prière personnelle et communautaire, par exemple dans un groupe de jeunes ou un petit groupe de prière. La prière avec les parents peut refaire surface dans une étape ultérieure». Pour Fabienne et Christian Sollberger, les parents seraient bien inspirés de les encourager à rejoindre un groupe de jeunes par exemple.
En parallèle, ils peuvent également rassurer leur ado en lui disant par exemple: «C’est entendu de ne pas prier avec nous, si tel est ton souhait actuellement. Quelle est la personne lou les personnes de confiance avec lesquelles tu pries?»

Maintenir les habitudes extérieures
Ils conseillent par ailleurs de ne pas abandonner les habitudes familiales pour autant, par exemple une prière avant le début du repas. Il est également possible de rejoindre ses ados en mettant sur pied une ligne de prière familiale, où ils peuvent «poster» leurs sujets de prière. Les enfants peuvent participer à la définition et la mise en place de ce projet. Il existe aussi des applications pour rester en lien et en prière les uns pour les autres. Même le simple groupe WhatsApp peut faire l’affaire.
Au final et c’est peut-être par là qu’il aurait fallu commencer, «afin de bien vivre ces années en tant que parents, il est indispensable d’adopter une vision à long terme et de cultiver la patience et la foi pour nos enfants.»

Christian Willi

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