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Pas sans effet sur la santé

© Alliance Presse
Les écrans peuvent avoir une influence négative sur la santé. La recherche s’est intéressée à plusieurs effets. Analyse.
Claire Bernole

Des études se sont intéressées à l’influence des écrans en termes de violence. «Le cerveau humain est sophistiqué, mais dans certains cas, il fonctionne tout bêtement par imprégnation», explique Michel Desmurget, chercheur à l’Inserm et auteur de TV Lobotomie (éd. Max Milo). Des enfants ayant visionné un film d’action avant un match de foot commettront trois à quatre fois plus de fautes ou d’actes d’anti-jeu. Des adultes réagiront de la même manière. «Il ne s’agit pas d’en conclure qu’on va tuer quelqu’un, mais les contenus violents augmentent les probabilités de répondre de manière agressive dans des situations du quotidien», résume Michel Desmurget.
Deuxième champ d’investigation : le développement intellectuel et cognitif, en particulier chez l’enfant. Plusieurs mécanismes complexes se croisent, avec des effets lourds à long terme : deux heures de programmes audiovisuels par jour pour un enfant en école primaire doublent ses chances de sortir du système scolaire non diplômé. Et un écran allumé réduit les interactions au sein de la famille, ce qui touche au QI et à la compétence langagière dès le plus jeune âge. En outre, la consommation d’écrans par les enfants entretient des corrélations avec la dépression (à l’âge adulte), des problèmes d’attention et de concentration, une moindre créativité et une altération de la capacité d’effort et de récompense différée. Chez les plus de 50 ans, chaque heure de télé accroît de 30% le risque de contracter Alzheimer.
Les chercheurs explorent aussi l’impact des écrans dans le secteur sanitaire. On pense à l’obésité. La publicité est loin d’y être étrangère. «Elle oriente précocement les goûts alimentaires des enfants vers les produits les plus mauvais», affirme Michel Desmurget. Et de citer une étude sur le succès en Allemagne d’un ketchup à la vanille particulièrement apprécié de ceux qui ont été nourris au lait en poudre aromatisé. A cela peuvent s’ajouter des troubles du sommeil, dus au temps passé devant les écrans, qui perturbent les hormones responsables de la régulation du poids.
Enfin, la consommation audiovisuelle des enfants est la porte d’entrée du tabagisme pour 50% des ados. C’est le même mécanisme d’imprégnation qui s’enclenche pour l’alcool ou le sexe : le cerveau a beau recevoir une information objective et suffisante sur le cancer, les MST ou les risques d’accident, il ne cesse d’être imprégné d’images qui, via la télé, associent tabac, alcool, sexe à des situations récréatives ou à des personnages désirables. Ce qui débouche sur nombre de comportements à risque.
Les jeux vidéo ont des conséquences similaires à celles évoquées (troubles du sommeil, symptômes dépressifs, mauvaise hygiène alimentaire, troubles du comportement) ainsi que d’autres effets spécifiques : fatigue, céphalée, sécheresse des yeux, mauvaise hygiène corporelle, douleurs articulaires et symptômes anxieux.

Claire Bernole

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Magazine Family

Article tiré du numéro Family, Guide des écrans pour le couple et la famille

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