L'article
Reportage en Sibérie, Ania soutient les familles en soulignant la valeur du pardon
02.08.17 - Reportage en Sibérie, où Ania, une ancienne enfant des rues, s’engage au profit des couples et des familles. Ce projet de reportage, décliné sous forme de plusieurs articles dans nos médias, a remporté le 1er prix de journalisme d’Alliance Presse.
Ania, 30 ans (photo), est une ancienne enfant des rues de Kansk, en Sibérie. Sa mère, toxicomane, rejoint un programme de désintoxication quand sa fille a douze ans. Ania est alors placée dans un foyer chrétien, où elle a enfin le bonheur de partir en vacances l’été avec d’autres enfants. Aujourd’hui, mariée, mère de quatre enfants, elle est responsable du programme pour les 4-10 ans dans les camps de jeunesse. Côté professionnel, elle travaille à temps partiel, dans la photographie. A titre privé, elle s’investit beaucoup dans l’accompagnement des couples et des familles de son entourage.
A Kansk, ville moyenne de 100 000 habitants, les défis auxquels ces familles sont confrontées peuvent paraître insurmontables. Les jeunes, surtout depuis la fin de l’Union soviétique, trouvent souvent dans l’alcool ou la drogue (amphétamines et héroïne) une échappatoire à un quotidien difficile. Quand les parents sont toxicomanes, les enfants errent dans les rues ou dans des foyers parfois inadaptés. Certains sont alcoolisés dès le ventre maternel, et reproduisent à l’âge adulte le même cercle vicieux de violences conjugales liées à l’alcool.
Et pourtant, dans un contexte aussi difficile, les solutions à mettre en place pour trouver ou retrouver un quotidien harmonieux semblent d’une simplicité enfantine. Ici, nul livre ou formation pour élaborer des plans de réinsertion, mais des principes concrets qui ne sont pas sans faire écho, par exemple, aux recherches de Jacques Lecomte, spécialiste en psychologie positive. Selon lui, un enfant soumis à des traumas précoces pourra se développer normalement s’il reçoit une éducation fondée sur trois piliers: la loi, le lien et le sens. Ania en témoigne à sa façon, dans un contexte géographiquement éloigné mais humainement proche.
Dans votre expérience personnelle, et vos échanges avec les familles russes de votre entourage, quel est le défi le plus difficile à relever quand on élève des enfants?
Être un exemple des choses que tu enseignes! Parfois, nous demandons à nos enfants d’avoir confiance, par exemple quand ils font face à une difficulté ou qu’ils sont en conflit avec quelqu’un. Mais toi-même, quand tu es confronté à un problème, tes enfants te voient courir partout et paniquer. Nous enseignons à nos enfants à pardonner. Mais ils sont toujours à l’affût pour voir si nous, nous savons demander pardon quand nous commettons une erreur.
(...)A Kansk, ville moyenne de 100 000 habitants, les défis auxquels ces familles sont confrontées peuvent paraître insurmontables. Les jeunes, surtout depuis la fin de l’Union soviétique, trouvent souvent dans l’alcool ou la drogue (amphétamines et héroïne) une échappatoire à un quotidien difficile. Quand les parents sont toxicomanes, les enfants errent dans les rues ou dans des foyers parfois inadaptés. Certains sont alcoolisés dès le ventre maternel, et reproduisent à l’âge adulte le même cercle vicieux de violences conjugales liées à l’alcool.
Et pourtant, dans un contexte aussi difficile, les solutions à mettre en place pour trouver ou retrouver un quotidien harmonieux semblent d’une simplicité enfantine. Ici, nul livre ou formation pour élaborer des plans de réinsertion, mais des principes concrets qui ne sont pas sans faire écho, par exemple, aux recherches de Jacques Lecomte, spécialiste en psychologie positive. Selon lui, un enfant soumis à des traumas précoces pourra se développer normalement s’il reçoit une éducation fondée sur trois piliers: la loi, le lien et le sens. Ania en témoigne à sa façon, dans un contexte géographiquement éloigné mais humainement proche.
Dans votre expérience personnelle, et vos échanges avec les familles russes de votre entourage, quel est le défi le plus difficile à relever quand on élève des enfants?
Être un exemple des choses que tu enseignes! Parfois, nous demandons à nos enfants d’avoir confiance, par exemple quand ils font face à une difficulté ou qu’ils sont en conflit avec quelqu’un. Mais toi-même, quand tu es confronté à un problème, tes enfants te voient courir partout et paniquer. Nous enseignons à nos enfants à pardonner. Mais ils sont toujours à l’affût pour voir si nous, nous savons demander pardon quand nous commettons une erreur.
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Illustration/Photo: istockphoto