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Se marier sur le tard, un autre défi

© Istock
Quand deux célibataires se mettent en couple alors qu’ils ont déjà développé des habitudes bien ancrées, il s’agit de faire de la place à l’autre, au propre comme au figuré.

«Où est ma place ?» C’est la question que Rita aurait pu poser à Jérémy lorsqu’à 39 ans, elle a emménagé chez lui. Après des années de célibat, comment le passage de solo à la vie à deux s’organise-t-il ?
A trente ou quarante ans, des habitudes sont installées, un réseau social s’est construit et le caractère est plus ancré qu’à vingt ans. Pour Rita, son appartement meublé avec goût était un point important. Après une journée de travail, une sortie avec ses amies, rentrer dans un lieu chaleureux, à son image, la réconfortait. Jérémy, lui, se rassurait en accumulant un tas d’affaires qu’il n’utilisait pas, mais qui emplissaient les pièces de son logis où la déco était inexistante. Quand on s’aime suffisamment pour emménager ensemble, on ne pense pas qu’un lieu neutre, choisi par le couple, un nouvel endroit n’ayant appartenu ni à l’un ni à l’autre puisse servir de base territoriale à la construction du couple. La pénurie de logements a poussé les deux amoureux à trancher pour ce qui semblait la facilité.

«Les habitudes, c’est la mort»
Les proches de Rita ne comprenaient pas comment elle faisait pour supporter de vivre dans un endroit qui lui ressemblait si peu et où l’espace n’était pas préparé pour accueillir une femme et bientôt un enfant. A force d’amour, de patience et de compromis, Jérémy et elle ont fini par transformer peu à peu l’antre de célibataire en demeure familiale. Comment sont-ils parvenus à ce résultat ? L’amour est la principale clé de l’acceptation. «Je me suis toujours dit que les habitudes, c’est la mort», déclare aujourd’hui Rita, du haut de ses 53 ans. «L’amour que je porte à Jérémy me faisait voir ses efforts pour me faire de la place dans sa vie. J’ai pleinement vécu ma vie de célibat et j’étais juste avec moi-même dans mon désir de vivre l’aventure du couple.»
Ainsi, la situation de Rita soulève une question de choix qui détermine l’engagement avec l’autre, le basculement du «un» au deux». Il n’y a pas d’âge pour construire un couple, certains se forment même à 60 ans. La détermination des conjoints dans ce nouveau mode de vie, être convaincu que c’est avec elle, lui, que l’on veut cheminer désormais, voilà ce qui permet de dépasser bien des obstacles.

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Vérnonique Gaille


Se décentrer de son propre ego

Le couple n’est pas l’addition de deux êtres. C’est la création d’une relation particulière, résultat de la confrontation de deux tempéraments uniques. Le secret d’une alchimie réussie dépendra de la capacité des individus à décentrer leur ego en faveur de l’autre. C’est le mouvement même de l’amour : je cherche à trouver mon intérêt en privilégiant l’être aimé. Une mère le fait naturellement pour son enfant. La relation devient harmonieuse quand ce mouvement prioritaire envers l’autre s’exprime dans la réciprocité.

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