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Nous avons fêté nos 10 ans de mariage

Sarah et Peter se sont mariés en 2011. Après de nombreux déménagements, des hauts et des bas, le couple fait le point sur cette première décennie. Tous deux ont beaucoup appris, ils ont changé et surtout, ils se réjouissent de la décennie à venir…
Sandrine Chansel

Comment vous êtes-vous rencontrés?

Sarah (S): C’est assez amusant. On était dans la même école de théologie au Canada, moi en première année et Peter en deuxième. J’ai rencontré Peter sur le campus, avec une copine. Il nous a gentiment saluées, s’est présenté et nous a demandé comment on s’appelait. Ma copine a commencé à flirter avec lui, à tel point que c’était gênant. Je les ai plantés là en leur souhaitant une bonne journée! Par la suite, j’étais en classe de grec et Peter aussi. Après que sa petite amie de l’époque ait rompu avec lui, je me rappelle m’être dit: «La femme qui finira avec Peter Frinsel sera chanceuse», mais sans plus.
Durant l’été qui a suivi, Peter m’a contactée et m’a convaincue de revenir en classe, alors que je voulais arrêter la formation. Trois semaines après, il m’a avoué que malgré toutes les filles qui lui couraient après, il ne voulait passer de temps qu’avec moi, et je lui ai répondu que c’était réciproque. Par la suite, il a dû demander à mon père s’il pouvait me fréquenter, car mon père était très sévère. Quatre mois après, Peter m’a demandé en fiançailles et cinq mois plus tard, on se mariait dans le Kentucky.

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Vous avez fêté vos dix ans de mariage le 24 septembre dernier. Vous le réalisez?

Peter (P): J’ai l’impression que ça fait bien plus que dix ans que nous sommes mariés (rires).
S: On a traversé tellement d’épreuves, qui nous ont chacune particulièrement impactés: ma dépression, de grosses difficultés financières, le décès prématuré de mon frère d’un cancer, etc. J’ai l’impression qu’on a passé vingt ans ensemble.

Dix ans, c’est une année de plus ou un véritable palier? L’avez-vous fêté?

P: C’est plus qu’une année de mariage pour moi, particulièrement quand on voit tous les couples qui n’atteignent pas ce chiffre. On le fêtera l’année prochaine en faisant un voyage.

S: Dix ans c’est un gros chiffre, qu’il s’agisse d’un mariage, d’un travail, de l’âge d’un enfant. Je n’imaginerais pas ne pas le célébrer.

Comment résumeriez-vous ces dix ans?

S: On a terminé nos études au Canada et on s’est installés aux Pays-Bas juste après notre mariage. On s’y est sentis particulièrement seuls. Puis on a déménagé en Allemagne et j’ai commencé des études de sage-femme. Je suis tombée enceinte de mon premier fils, Ian. Ce furent les meilleures années de notre vie. Je me rappelle même avoir pensé «c’est trop beau pour être vrai, ça ne peut pas durer».

P: Je m’étais fait la même réflexion à l’époque. Je me demandais si on ne prenait pas un peu trop goût à notre confort et si tout allait réellement bien.

S: En 2014, j’ai reçu un courrier de notre ancienne école. C’était une grosse proposition de travail: un célèbre musicien canadien m’offrait de devenir son assistante personnelle au sein de l’école et de mettre en place un programme d’écriture de chansons (ndlr Sarah est musicienne). J’étais tellement surprise! Après prière et réflexion, on a accepté. On a vendu la quasi totalité de nos affaires et on a déménagé au Canada. On y a passé deux ans. Notre fille Sadie est née là-bas, en 2015, et ce fut incroyablement difficile. Je travaillais presque tous les jours, Peter et moi alternions la garde de notre fils sur le campus, puis j’allaitais ma fille dans mon bureau. Peter avait dû reprendre ses études pour qu’on obtienne un visa et il avait un autre petit boulot à côté.
On ne se voyait jamais, on ne vivait plus, à tel point qu’on ne se rappelle plus de notre fille bébé. Moi, je ne voulais rien lâcher. J’ai fait un burn-out, j’avais des envies de suicide. J’ai été voir une conseillère, puis une thérapeute. A ce moment-là, l’école m’a renvoyée pour un soi-disant «manque de finances». Là, ce fut le coup de grâce pour nous, et le début, pour moi, d’une lutte psychologique qui se poursuit encore aujourd’hui. On a quitté le Canada et on est revenus s’installer en Allemagne il y a quatre ans.

Quel a été votre plus grand apprentissage?

P: De réaliser que l’on ne peut pas changer le passé. Qu’il faut le régler, que je dois en apprendre quelque chose, mais qu’il faut avancer, le laisser derrière.

Quel a été votre plus grand défi?

S: Maintenir notre couple en bonne santé. De veiller à nos jauges affectives respectives, particulièrement parce qu’on n’a pas du tout les mêmes langages de l’amour.
P: La communication. De ne pas rester silencieux, de réussir à exprimer ce qui ne va pas.

Comment avez-vous entretenu votre relation de couple?

S: Au début c’était facile, on passait tout notre temps ensemble. Ça change quand on a des enfants. Aujourd’hui, on s’accorde des parenthèses en solo, que ce soit dix minutes de course à pied ou un week-end entre amis, où l’un part pendant que l’autre garde les enfants. On garde aussi toujours une «soirée couple» dans la semaine, où on ne prévoit rien d’autre.

Avez-vous changé personnellement?

P: Oui, et comment! Nos personnalités ont changé.

S: Nos rêves aussi. Aujourd’hui on est plus pragmatiques. On a dû faire une croix sur certains rêves de carrière, sur le fait de partir en mission. Mais il y a tellement à faire autour de nous!

Et pour les dix prochaines années, la chose la plus importante sera…?

P: De trouver le repos.

S: Je dirais que ces dix premières années ont été des années d’apprentissage, et que les dix prochaines doivent être une mise en pratique sereine.

Magazine Family

Article tiré du numéro Family 4/21 Novembre 2021 – Janvier 2022

Dossier: 10 ans... à deux, on va plus loin
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