Skip to content

Les paroles valorisantes: mode d’emploi

© Istockphoto
La bonne parole valorisante, dite au bon moment, au bon endroit, c’est tout un art, pour un impact durable sur son enfant ou son adolescent. Mode d’emploi en cinq clés.

Il est facile d’admettre qu’il est plus naturel de remarquer ce qui ne va pas, plutôt que le reste. Si les effets de la parole positive sur le cerveau ne sont plus à démontrer, on ne sait pas toujours comment s’y prendre pour les formuler. Dire à voix haute les mots qui font du bien, ça vaut le coup d’essayer! Voici cinq clés pour démarrer.

1. Parler vrai

Publicité

Le propos doit être authentique, et pas simplement une flatterie, sinon il n’a que peu d’effet. Gary Chapman, le célèbre conseiller conjugal «des langages de l’amour», souligne l’importance d’être sincère dans ses compliments. Les paroles valorisantes expriment des sentiments personnels, en cela, elles engagent entièrement et ne peuvent pas être prononcées à la légère. En effet, reconnaître la valeur de son enfant, c’est poser les fondements de son identité.

2. Être précis

Il y a une différence entre «mon fils joue bien au basket, son équipe gagne tous les week-ends» et «Ethan a une lecture de jeu impressionnante, on le voit à sa façon d’anticiper les actions de l’adversaire». Il faut parfois prendre soin de bien observer pour toucher la cible. Là où il y avait peut être des doutes, une parole juste va faire mouche par sa précision. Ainsi on peut valoriser des compétences, des actions ou des traits de personnalité, tout ce qui favorise l’expression de la singularité.

3. Trouver le bon moment

Les parents estiment parfois difficile de valoriser leurs enfants quand la relation est tendue. Jeanne explique: «Notre fils ne nous donne pas envie d’être sympas. Il ne nous parle pas, n’est pas souriant, sauf quand il commence à embêter sa sœur, ce qui semble beaucoup l’amuser. Dès lors, il se met à agacer tout le monde et il crée une mauvaise ambiance. Ça m’énerve parce qu’il a plein de talents, mais son attitude désagréable provoque notre rejet.»
Pourtant au cours d’une randonnée avec plusieurs familles, Jeanne n’a pas hésité: «En marchant les uns à coté des autres, les langues se déliaient, j’en ai profité pour dire devant mon fils toutes les choses qui nous rendent fiers de lui. Il était très attentif et on l’a trouvé plus apaisé durant les jours qui ont suivi.» Ainsi, chaque contexte peut devenir une opportunité à saisir: en voiture, avec des proches, devant un film, etc.

4. Utiliser la bonne forme

L’humour peut s’avérer un sérieux allié pour dire combien on s’aime. A travers la complicité, la relation s’ancre en profondeur. Par exemple, dans cette famille du Nord de la France, on aime jouer avec l’accent ch’ti; dans cette autre famille, ce sont les jeux de mots qui sont à l’honneur. Les parents s’étonnent de découvrir la créativité de leurs adolescents et rient de bon cœur à leurs dernières trouvailles! Killian et Lucie racontent que c’est lorsqu’ils parviennent à faire rire leur père qu’ils se sentent le plus fiers.

5. Connaître sa place

Les jeunes sont encouragés par plusieurs adultes au cours de leur vie, pourtant il apparaît que les mêmes mots prononcés par un de leur parent a un impact démultiplié. En effet, la relation d’attachement renforce l’importance du message émis. Anne raconte: «Lorsque j’étais ado j’étais très sportive et j’ai commencé à être complexée par ma musculature. J’avais environ treize ans, je portais exceptionnellement une jupe pour une fête de famille, mon père en passant m’a dit que j’étais jolie et que c’était très beau une femme musclée. A ce moment-là, mon père a créé comme une bulle de protection contre tous les jugements, même les miens, et m’a aidée toute ma vie à me trouver belle!»

Magazine Family

Article tiré du numéro Family 4/21 Novembre 2021 – Janvier 2022

Thèmes liés:

Publicité