J’admire l’auteure de Je choisis, donc je suis (éd. Flammarion): elle a mon âge, un parcours professionnel et de vie hors du commun, une plume profonde et légère à la fois pour éclairer non seulement de son expérience mais également de tant d’autres la question de nos choix. Avec des références allant des philosophes antiques à des personnalités plus modernes, des séries télévisées à des recherches scientifiques fouillées, on en ressort avec le sentiment d’avoir fait un voyage au pays des choix, donnant une vision élargie de la complexité de ceux-ci.

Prendre une décision, et l’habiter

Comment le résumer? Peut-être avec cette scène citée du dessin animé Merlin l’enchanteur dans laquelle Merlin explique les aspects techniques du vol. Archimède le hibou lui rétorque: «Je prétends que voler a toujours été plus que l’application de principes mécaniques. C’est un art délicat. Purement esthétique. De la poésie en mouvement. La meilleure façon de l’acquérir, c’est de l’exercer. Aussi, nous commencerons par un plongeon du haut de cette tour» (p.279).

Ainsi en serait-il de nos choix. Maladivement indécise pendant toute mon adolescence, j’ai dû moi aussi apprendre à «sauter de cette tour» et faire des choix. Et bien c’est effectivement en «sautant» que j’ai appris à choisir. Comment? En comprenant que souvent il n’y avait pas un bon ou un mauvais choix: mais une décision à prendre et à assumer, ou plutôt non, à habiter. Car une fois le choix arrêté, j’ai découvert la liberté que cela me procurait. J’ai donc décidé d’aller au Canada comme jeune fille au pair, en Allemagne, en Irlande, au Tchad et de devenir enseignante plutôt que physiothérapeute. Finalement, j’ai renoncé à certains chemins que je n’ai jamais regrettés.