Régulières et nécessaires mises au point
Elodie et Fadel ont fêté leur première année de mariage cet été. Quand on leur demande s’ils s’estiment très différents l’un de l’autre, la première réaction de Fadel est quelque peu déconcertante: «Je suis noir, elle est blanche!» En allant un peu plus loin, on comprend qu’il fait par là référence à leurs contextes culturels. «Je viens de Côte d’Ivoire. Là-bas, on ne démontre pas son affection en public. Alors au début de notre relation, j’ai dû expliquer à Elodie que je n’appréciais pas qu’on se prenne la main dans la rue. Pareil pour les bisous, c’est quelque chose d’intime, à ne pas faire en public selon moi», développe Fadel.
Pour sa compagne, la différence de culture n’est pas très importante. Elodie a donc relativisé: «Je n’aime pas me prendre la tête. C’est sûr que cela m’a un peu surprise et j’ai eu du mal à comprendre, mais finalement, ce n’est pas quelque chose d’essentiel. Et puis Fadel n’impose pas sa culture d’origine.»
Finalement, pour eux deux, c’est la communication qui prime: «On essaie de faire des « bilans » de façon régulière, pour évaluer les choses qui ne vont pas. Cela nous permet de mieux nous comprendre l’un l’autre, car nous avons des façons différentes de nous exprimer. Se poser et parler sans pression de nos différences, cela permet de mieux comprendre les réactions de l’autre», nous racontent-ils. Ces temps de bilan sont également le moment idéal pour qu’Elodie puisse dire à Fadel, avec un brin d’humour, qu’elle aimerait qu’il laisse de temps à autre son portable de côté…

Des échanges bienveillants
Ricco et Tina ont su depuis le début la différence majeure qui caractérisait leur couple, et ils se sont attelés à composer avec elle. «Mon travail est manuel, je ne suis presque pas allé à l’école. Tina va à l’université et elle aime lire», nous explique Ricco. Pour Tina, étudiante en sciences humaines, cette différence de niveau socioprofessionnel n’est pas importante: «Ricco s’intéresse à ce que je fais, il me demande toujours si tout se passe bien. Il est très curieux et demandeur d’explications. On finit toujours par une conversation enrichissante», se réjouit Tina.
Niveau caractère, les deux futurs mariés sont aussi très différents. «Ricco est très sociable. Il est tout de suite à l’aise avec tout le monde, alors que moi j’ai presque peur de parler aux gens. Lors d’une soirée, Ricco est allé discuter avec des copains. Il ne s’est pas rendu compte que je restais seule dans mon coin, trop gênée pour bouger», confie-t-elle. «A la fin de la soirée, il n’a pas compris pourquoi j’étais contrariée. J’ai dû lui expliquer que ce n’était pas évident pour moi d’aller vers les gens, et que j’aurais aimé passer plus de temps avec lui. Il n’a pas vraiment compris, mais la sortie suivante il était plus présent et je me suis sentie à l’aise!»
Pour Ricco, le plus important est de communiquer sur les points de friction: «Heureusement, on a pu parler franchement une bonne fois pour toutes. Maintenant j’essaie de l’encourager à aller vers les autres.» Pour le jeune homme, pas de doute: «Etre différent ne nous empêche pas d’être heureux et d’envisager l’avenir ensemble.»

Marine Muller

Magazine Family

Article tiré du numéro Family 4/2016

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Les conseils d’un couple d’aînés

Au début de leur mariage, Denis le gendarme et Jocelyne, fille de gendarme, se sont rendu compte qu’ils ne géraient pas le quotidien de la même façon. Et ce, malgré tous leurs points communs!
Deux caractères différents, deux éducations différentes, des ingrédients à concilier pour créer un nouveau foyer! Pas de recette magique, mais pour Denis, un mot d’ordre: la communication!
«Il faut savoir écouter l’autre, lui prêter attention. Sinon, comment bien s’entendre?» Pour lui, les différences ne sont pas une mauvaise chose, elles sont même normales: «Nous ne sommes pas faits sur mesure pour quelqu’un. Deux étrangers, issus de familles et donc d’éducations différentes, décident de vivre ensemble: c’est cela la vie de couple! Mais ces différences donnent des forces au couple, d’encore plus écouter l’autre.» En un mot, les différences sont «enrichissantes».
«C’est la vie quotidienne qui construit le couple, avec nos différences, et pas seulement les grands moments d’exaltation!» nous rappellent-ils. Et au bout de quarante-deux ans de mariage, la communication a l’air de fonctionner pour Denis et Jocelyne: ils sont toujours très amoureux!