Nostalgie, nostalgie… Il semble bien loin, le temps où vous entreteniez une malicieuse complicité avec votre enfant, multipliant les jeux et activités avec lui. Aujourd’hui, vous vous trouvez à côtoyer un adolescent qui n’a tout simplement plus envie de vous parler. Dur, dur… «Le silence d’un ado provoque un conflit chez le parent. Il est vécu comme un rejet de sa propre autorité, il fait peur et mal», remarque Florence de Widerspach, médiatrice familiale. Un tas de questions vous envahissent face au non-dialogue de votre enfant: «Il me fait la tête, il a des problèmes, il est dépressif. Il me cache sûrement des choses», supposez-vous.
Mais avant de vous alarmer, voyez l’ampleur de son silence: est-ce seulement un comportement passager avec vous? S’étend-il à son entourage? Cette attitude est-elle cyclique? S’est-il renfermé d’un coup? Si le silence de votre enfant persiste et que vos inquiétudes semblent aller crescendo, ne les négligez pas. «C’est un signal d’alerte. Il ne faut pas hésiter à en parler à votre famille ou dans des groupes de parole de parents. Cela aide à relativiser et normaliser certains comportements de votre ado», apporte Florise Lathuile, psychologue clinicienne.
suggérer au lieu d’interroger
A vous aussi de prendre la relation en main. Signifiez à votre adolescent que vous avez repéré ce changement d’attitude. Vous pouvez lui exprimer vos émotions: «J’ai besoin d’être rassuré, est-ce que je peux t’aider?». Evitez de le bombarder de questions. Laissez-le acteur. S’il refuse votre aide, supportez-le. Vous l’avez malgré tout assuré de votre présence, et cela compte. Vous pouvez également lui suggérer des adultes auxquels il peut se référer: il est nécessaire en effet d’accepter que ce ne sera pas forcément à vous qu’il se confiera. L’accompagner vers les bonnes personnes (point écoute jeune, psychologue) fait partie de votre rôle parental.