Skip to content

Ces émotions qui nous dépassent

© Alliance Presse
Un enfant qui crie ou se roule en boule. Difficile de savoir comment réagir face à ses fortes émotions. Mais saviez-vous qu’elles sont utiles?
Joëlle Misson-Tille

Comme pour les adultes, «les émotions sont des réactions d’adaptation aux événements de la vie quotidienne», explique Isabelle Filliozat, psychothérapeute et auteure de Au cœur des émotions de l’enfant (éd. Poche Marabout). Les plus grandes et les plus faciles à décrire sont la peur, la colère, la tristesse et la joie. «Ce sont aussi celles avec lesquelles les parents ont le plus de soucis.»
Mais pourquoi semble-t-il que les réactions des enfants sont toujours exacerbées? En fait, ce que nous appelons «émotion» nous paraît excessif, car «nous les confondons avec les situations de stress qui ne sont pas de vraies émotions». Des éléments physiques, comme le bruit, la fatigue, le manque de sommeil ou trop de sucre peuvent contribuer à mettre l’enfant en situation de stress émotionnel. Mais aussi les enjeux d’émotions réprimées, comme un sentiment d’insécurité, l’ennui ou des frustrations répétées.
nommer les émotions
Isabelle Filliozat explique comment différencier émotion et stress: «L’émotion passe très vite et constitue une réaction ordonnée. L’enfant qui est en colère nous exprime clairement son mécontentement, en nous regardant». Au contraire, une situation de stress provoque des attitudes désordonnées et peut durer plus longtemps. L’enfant qui crie dans les aigus pour dire quelque chose est plutôt sous l’effet du stress que de la vraie colère.
De plus, le cerveau de l’enfant n’a pas la capacité de réguler l’émotion. Lui vit l’instant présent, sans pouvoir se projeter dans le futur, où son émotion sera passée. C’est pourquoi il est important de l’accompagner. «Nommer les émotions lui permet de les reconnaître et de mettre des mots sur ce qu’il ressent». Ensuite, nous pouvons enseigner des méthodes pour l’exprimer: «Taper peut être une façon pour un enfant d’exprimer sa colère, mais ce n’est pas acceptable socialement. Nous pouvons lui apprendre à taper des pieds par terre à la place. Mais il a besoin d’un moyen de libérer cette énergie intérieure.»
N’oublions pas que l’enfant apprend par l’exemple. Déjà quand il est petit, nous pouvons vivre les choses à haute voix. «Si je m’énerve dans les embouteillages, je peux dire: “Tu vois, je suis vraiment énervée à cause de telle chose, je vais essayer de me calmer”. L’enfant nous regarde et mémorise.»

Joëlle Misson

Publicité

Thèmes liés:

Pour poursuivre la lecture, choisissez une des options suivantes:

Créer un compte gratuitement

Et profitez gratuitement de l'accès aux articles web réservés aux abonnés pendant 14 jours.

Publicité