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Un ado peut-il faire de l’apnée du sommeil?

© Istockphoto
Durant la nuit, on restaure notre organisme. Pourtant, certains adolescents se réveillent épuisés, nerveux et déconcentrés. Et s’ils faisaient de l’apnée du sommeil? Explications.

Le syndrome d’apnée du sommeil toucherait entre 1 et 5% des ados. Il s’agit d’un arrêt respiratoire de quelques secondes qui se produit plusieurs fois par heure pendant la nuit. Plus de 10% d’entre eux connaissent des insomnies et entre 5 et 15% présentent des troubles du cycle circadien lorsque les rythmes sont décalés (se coucher tard et se lever tard par exemple). Ce phénomène reste méconnu car la médecine du sommeil n’a qu’une cinquantaine d’années. Et les critères pour poser un diagnostic diffèrent entre un enfant et un adulte alors que l’adolescent se situe entre deux, en pleine période de transition. De manière générale, l’on recommande aux adolescents de dormir une heure de plus que les adultes, soit 9h par nuit.

Des signes qui alertent les parents

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Quels sont les facteurs qui provoquent l’apnée du sommeil? Avant l’âge de six ans, les amygdales peuvent rester importantes et en cas de végétations ou de mâchoire étroite, provoquer un risque d’obstruction momentanée des voies respiratoires. A l’adolescence, c’est l’obésité qui pose problème. Ce phénomène est en augmentation au sein de la population. Le surpoids est un facteur aggravant.

Philippe Kehrer, médecin pneumologue au Centre de Médecine du Sommeil et de l’Eveil à Genève, explique comment repérer les signes de l’apnée du sommeil chez notre enfant. «L’idéal, c’est de l’écouter la nuit lorsqu’il dort. Une respiration bruyante, sans qu’elle soit forcément un ronflement, n’est pas normale lorsque l’adolescent est en bonne santé. Les autres signes sont une agitation nocturne, de la transpiration ou une somnolence pendant la journée.» A cela s’ajoutent les insomnies, l’impression d’étouffer la nuit, les difficultés à rester éveillé ou à se concentrer sur ses devoirs.
En cas de doutes, les signes symptomatiques nocturnes ou diurnes tels que la nervosité, l’excitabilité, l’irritabilité ou l’hyperactivité alerteront les parents. «Il faut consulter son médecin en lui rapportant toutes les observations, par exemple des bruits enregistrés avec son téléphone portable. Ensuite, la famille sera dirigée vers un spécialiste afin de poser un diagnostic», ajoute Philippe Kehrer.

Pour une prise en charge adéquate

Pour certains parents, le diagnostic ne se posera pas sans difficultés. Il s’agit alors d’insister et de poursuivre les contrôles. Sur le site d’Alliance Apnées du Sommeil, la maman de Sarah, douze ans, partage qu’elle a rencontré des problèmes conséquents à l’école. Un enseignement spécialisé lui a même été proposé. Par la suite, l’ORL (spécialiste de l’oreille, du nez et de la gorge) a dirigé Sarah vers une pneumologue. C’est ainsi qu’elle a finalement été appareillée. «La mémoire de travail mais également la mémoire immédiate de Sarah étaient de nouveau dans la norme et même au-dessus! Finalement, Sarah s’en sort très bien, elle n’est pas agitée en classe, n’a pas de troubles du comportement», raconte sa maman.

Pour Hugo, quinze ans, en surpoids mais avec une mâchoire et des amygdales normales, quel traitement indiquer? «Je suggère de perdre du poids et un appareil buccal à porter la nuit. Pour porter ce dernier, la mâchoire d’Hugo doit avoir terminé sa croissance, ce qu’un chirurgien maxillo-facial saura examiner, pour donner son feu vert. Il reste en dernier ressort l’appareil qui insuffle de l’air (PPC ou CPAP) généralement réservé aux adultes», explique Philippe Kehrer. Enfin, si aucune de ces solutions n’est possible, on peut attendre qu’Hugo atteigne l’âge adulte pour utiliser un appareil parce que des nuits sans apnée, ça transforme une vie.

Family 1_2021
Magazine Family

Article tiré du numéro Family 1/21 Février – Avril 2021

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