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Footballeur, époux et papa, il connaît ses priorités

Aurélien Collin, 34 ans, est footballeur professionnel et l’heureux papa de Léona. Marié à Leonella, il vit aux Etats-Unis depuis dix ans et y poursuit sa carrière de sportif comme défenseur au sein du Club de Philadelphie tout en étant ambassadeur du mouvement PlusQueSportifs. Il savoure sa nouvelle vie avec sagesse, discipline et beaucoup d’intentionnalité. Entretien.
Christelle Bankolé

Vous jouez actuellement votre troisième saison à Philadelphie. Comment avez-vous vécu ces dix dernières années en tant qu’expatrié?
Je suis venu pour y trouver de la stabilité et cela a été le cas. Je me suis senti tellement bien aux Etats-Unis que sans autres offres satisfaisantes, je suis resté ici et j’ai vécu une très belle décennie. Cela ne m’étonnerait pas d’y rester encore un moment. J’ai le projet de commencer une licence d’entraîneur aux Etats-Unis.

Vous êtes originaire de la région parisienne; la France vous manque-t-elle?
La France me manque énormément. Mais ces années sur sol américain m’ont aidé à comprendre à quel point la France a et garde la première place dans mon cœur. On pense toujours que l’herbe est plus verte ailleurs. Je suis ici pour le football et je m’y plais énormément mais mon père, mon frère et toute ma famille sont en France.
Quels aspects de la vie américaine vous plaisent-ils davantage?
J’ai été agréablement surpris par le professionnalisme des Américains. Ici, on vit beaucoup moins de pression et de préjugés. On est fier de la réussite de son prochain et on encourage sa vision. Et puis j’ai découvert Jésus aux Etats Unis: il y a beaucoup plus d’ouverture d’esprit sur les religions. Les gens la vivent en respectant celle de leur prochain. Cela a beaucoup compté dans mon cheminement.

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Est-ce aux Etats-Unis que vous avez rencontré votre femme?
Je l’ai rencontrée en Espagne. J’ai été invité un soir chez l’ami d’un ami à Madrid. J’étais malade ce jour-là mais il a insisté pour que je me rende à cette soirée. Ma future femme était elle aussi invitée. C’est là que je l’ai rencontrée, en novembre 2011 alors que je voulais juste rentrer chez moi (rires). C’était une très belle femme. Nous avions aussi des valeurs communes. Ce qui m’a notamment frappé chez elle, c’est sa capacité à pardonner alors qu’elle avait parfois raison lors de nos nombreuses conversations à distance. Sa grâce était grande et cela m’a beaucoup touché. Je n’avais pas la foi à l’époque et ne vivais pas les valeurs chrétiennes comme aujourd’hui. Je voyais en elle quelque chose de plus grand que notre humanité. Elle était chrétienne. On a commencé à échanger à distance. Elle était à Madrid et moi à Kansas City. On s’est mariés le 13 février 2014.

Installés à Philadelphie, vous y avez vu naître votre petite fille début 2021. Comment avez-vous profité des premiers mois avec elle?
Mon premier enfant est né le 17 février 2021 et s’appelle Léona Collin. On a choisi le deuxième prénom de ma maman, décédée il y a très longtemps. Léona est un mélange du prénom de ma mère et de ma femme, Leonella Bracho. C’est à la fois très joli et international. Léona en espagnol, signifie lionne, combattante.
Tout le monde vous dit qu’une naissance va changer votre vie, mais on ne s’en rend compte qu’au moment unique de son arrivée et c’est extraordinaire. Voir ma femme vivre autant de douleurs et y survivre était intense. Et puis, donner la vie à une créature, c’est voir la main de Dieu dans cette naissance. C’est à la fois révolutionnaire et magique.

Le covid n’a pas freiné vos projets de famille: avez-vous toutefois hésité?
La pandémie n’a pas été aussi difficile pour nous ici qu’en Europe. Cela nous a donné l’occasion d’être davantage ensemble. Nous étions tristes de ne pas pouvoir rentrer en France ou au Vénézuela. Mais nous avons préparé l’arrivée de notre petite fille sans pression, donc c’était une bonne saison.

Quel profil de père êtes-vous?
J’essaie de lire, d’apprendre, je prends l’avis de ceux qui ont déjà vécu la vie de parents. J’essaie d’être un exemple pour ma fille. J’essaie de l’aimer avec miséricorde, grâce et discipline. Mon objectif est d’être le plus présent possible. Ma femme et moi avons chacun un rôle à jouer. Je veux donner le maximum pour elle et ma fille. Mais il s’agit surtout de gérer les changements d’agenda; je voyage beaucoup. J’apprends à être très sage, discipliné et à m’organiser en couple. Je ne peux pas me lever le matin fatigué. J’apprends à me remettre en question chaque jour.
Dans son livre Etre parents (éd. BLF), Paul Tripp explique à quel point chacune de nos décisions peut impacter positivement et négativement nos enfants. Je réfléchis donc à deux fois avant toute décision. Avant, j’étais égoïste et assez stressé, aujourd’hui j’essaie de gagner en patience. Grâce à ma fille, je suis beaucoup plus tranquille. Au lieu de vouloir gagner du temps, j’en laisse passer pour m’apercevoir que je n’en perds pas tant que ça
finalement.

Vous mettre au service de l’autre a été un apprentissage dès le début de votre mariage.
Oui, j’ai appris à me laisser changer par Dieu pour diminuer mon ego et mon égoïsme. En rentrant à la maison, je ne fais pas ce que je veux. Je vais m’occuper de ma femme et de ma fille avant de faire quelque chose pour moi. C’est placer ma famille en premier.

J’espère que ma fille s’aimera, car pour bien aimer son prochain, il faut bien s’aimer soi-même

Aujourd’hui, quels sont vos défis en tant que footballeur professionnel, époux et papa?
Plus j’avance et plus que je comprends que je ne suis pas aussi important et bon que je le croyais. Mon plus grand défi? Ma vie passée. En étant athlète de haut niveau, les tentations sont grandes. Mais avec les années, grâce à Dieu, j’ai gagné en sagesse. Je ne vais pas m’engager dans des situations où je pourrais manquer d’être exemplaire.
Le mariage est la chose la plus importante. Mes amis m’avaient prévenu. Avec l’arrivée de Léona, je prends donc soin de ne pas délaisser ma vie de couple. C’est aimer et aider ma femme au maximum. Puis éduquer et guider au mieux notre enfant. J’essaie d’être le meilleur père possible en prenant Jésus comme exemple.

Que souhaitez-vous transmettre à votre fille, en terme d’héritage culturel et spirituel?
Ma femme est vénézuélienne et espagnole, je suis français. On a vécu aux Etats-Unis, ma fille est franco-américaine. Je lui dirai qu’aucune culture n’est meilleure qu’une autre. Elles ont chacune leurs beautés et leurs différences. Je lui apprendrai à ne pas avoir de préjugés et je l’encouragerai à voyager, pour découvrir sans juger les richesses d’autres pays. Je lui parlerai de ma foi, de Christ et j’espère qu’un jour, elle aussi, elle le rencontrera.
J’espère que ma fille s’aimera, car pour bien aimer son prochain, il faut bien s’aimer soi-même. Et puis j’espère qu’elle cultivera la valeur de solidarité envers les plus pauvres. Ma femme et moi sommes sensibles à la situation de pauvreté au Vénézuela. Un jour, en nous accompagnant, elle découvrira cette réalité. J’espère que la pauvreté la touchera. Nous sommes parrains anonymes de quelques associations et les soutenons de façon très discrète. Nous souhaitons aider ce peuple autant que possible.

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