Une coup de main pour encourager son coup de crayon
Arthur ne veut pas dessiner. «De toute façon, ce que je fais, c’est moche», se plaint-il. Il ne supporte pas de voir s’étaler sous ses yeux sur le papier quelque chose qui n’est pas réussi. Il a peur d’échouer, peur que d’autres se moquent de lui. Un jour, une camarade de classe a ri de son coloriage où il dépassait beaucoup. Du coup, il reste prostré lorsqu’il s’agit de tracer le moindre trait. Comme lui, plusieurs enfants rencontrent des blocages dans l’acquisition du graphisme. Heureusement, différentes solutions existent pour les aider progressivement à prendre confiance en eux. Voici quelques pistes expérimentées par trois familles concernées.
S’amuser pour développer l’envie
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Apporter une approche ludique peut aider à surmonter les réticences en suscitant la curiosité et l’envie d’essayer. L’attention n’est plus centrée sur l’importance de faire un beau trait mais portée vers un nouvel enjeu. Par exemple, il peut s’agir de relier le bébé poisson à sa maman pour lui faire un câlin, de relier la petite fille à sa maison, le chat à son bol, etc. La clé est aussi de proposer des défis très faciles au départ puis avec une difficulté progressive, pour permettre à l’enfant de répéter de petits succès qui renforceront sa confiance en lui. La posture de l’adulte, dans l’encouragement, la patience et la persévérance est importante.
Avec son fils Arthur, Véronique a testé le livre Tracer, méthode Kumon (éd. Librairie des écoles). Elle raconte que «répéter le geste sur des exercices variés permet de s’exercer à tenir le crayon et Arthur était motivé par le côté ludique». Pour sa fille, Manon a utilisé des cahiers d’activités mettant en avant ses héros préférés. Pierre a quant à lui découvert que ses enfants aimaient beaucoup les labyrinthes et il utilise ce format pour les aider à faire du graphisme sans s’en apercevoir.
Effacer la peur de l’échec
L’un des freins majeurs pour certains enfants est le fait de constater un tracé raté sur le papier. Ainsi, utiliser des supports effaçables pour s’entraîner peut donner un confort et une sécurité qui les aident à oser. En effet, se tromper n’a aucune conséquence, puisque l’on efface et on recommence. Pierre utilise ainsi avec ses enfants des cahiers de labyrinthe effaçables, rejouables à l’infini. Il apprécie particulièrement le livre 48 labyrinthes autour du monde (éd. d’Auzou), car «chaque page propose un style d’illustration différent. Les enfants y jouent pendant longtemps et recommencent régulièrement. Ils ont fait de réels progrès pour tracer des traits fins et complexes.» Pour apprendre à écrire à sa fille, Manon utilise un livre effaçable pour tracer les chiffres et un autre livre effaçable pour les majuscules. «Ce format la rassure. Quand une page est très réussie, on prend une photo avant de l’effacer.» Maintenant qu’Arthur a gagné en aisance, Véronique lui a trouvé une boîte de jeu avec des modèles pour dessiner des animaux sur une ardoise effaçable: Step by step les animaux (éd. Djeco). Aujourd’hui, la fierté qui brille dans les yeux d’Arthur à chaque réussite montre que l’effort en valait la peine.