Skip to content

Un enfant vulgaire c’est grave docteur?

© Istockphoto
Ces expressions vulgaires apprises ça et là peuvent rapidement devenir une mauvaise habitude dans la bouche de nos enfants quand elles ne sont pas traitées à la racine.
David Nadaud

Une nouvelle classe, de nouvelles fréquentations et voilà que votre enfant a récupéré au passage des expressions familières voire carrément vulgaires. Comment l’aider à s’en débarrasser?

Une explication adaptée à l’âge

Publicité

Frédéric Berner est éducateur, mais aussi papa de deux garçons: «Pour nous, le fait que nos enfants utilisent un langage correct et respectueux est très important. Cela peut arriver de lâcher un mot vulgaire, en cas d’incident par exemple. Par contre, c’est tolérance zéro quand il s’agit d’insulter quelqu’un d’autre!»
Dans le cadre de son travail, il est régulièrement confronté à des mots grossiers ou à des insultes: «En fonction de l’âge des enfants, je réagis différemment. Pour un enfant âgé entre quatre et sept ans, j’ai tendance à expliquer fermement que ce sont des mots qui sont moches et que je ne veux plus les entendre, quitte à hausser la voix si cela se reproduit. Pour des enfants plus grands, je demande à l’enfant s’il sait ce que signifient les mots qu’il utilise et quelle est son intention en les disant.»

Mais parfois, ces mots sortent par colère envers un camarade. Dans ces cas-là, Frédéric Berner commence par mentionner que l’enfant a le droit d’être en colère: «Je lui explique qu’il y a des façons acceptables d’exprimer sa colère, mais que les insultes n’en font pas partie.»

La pédagogie semble toute indiquée pour travailler sur ce sujet avec les enfants et l’imagination est une grande aide. Frédéric Berner raconte: «Sur mon lieu de travail, nous avons utilisé une leçon tirée d’un programme de Quartier Libre (une association d’animation et de prévention auprès des enfants), pour expliquer en quoi les insultes et l’irrespect sont graves. Nous prenions une planche, sur laquelle nous plantions un clou, pour chaque mot ou action inacceptable. On mentionnait que quand on insulte, cela fait mal comme un clou planté. Quand on s’excuse, c’est comme si on enlevait le clou, mais il y a un risque que cela laisse des marques.»

Derrière l’interdiction, un dialogue

En ce qui concerne le rôle des parents, l’éducateur appelle au dialogue: «J’encourage les parents à ne pas se fâcher ni à gronder directement les enfants, mais à réfléchir et à en discuter, en leur expliquant en quoi les insultes représentent un problème.

outefois, j’encourage aussi les parents à ne pas tolérer les vilains mots, au risque de voir l’enfant banaliser ce langage et en abuser, mais plutôt à directement le reprendre.»
Estelle, maman de deux garçons, partage l’avis de l’éducateur. Elle a elle-même mis en place un principe simple avec eux: «Chaque fois qu’un mot inapproprié était utilisé, je mettais une barre sur notre tableau dans la cuisine. A la fin de la semaine nous faisions le point. Je n’ai pas eu besoin de mettre en place des sanctions ou des récompenses, le fait de nous focaliser quelques semaines sur ce point-là a permis à mes garçons de supprimer cette mauvaise habitude.»

Magazine Family

Article tiré du numéro Family 1/22 Février – Avril 2022

Thèmes liés:

Publicité