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Ce livre qui m’a encouragée à penser à moi

© Istockphoto
Dans «Moi, apprendre à vivre avec son meilleur ami et son pire ennemi» (éd. Albin Michel), Philippe Presles évoque l’être intérieur, avec lequel chaque personne doit apprendre à vivre.
Noémie Suter

«Mais quel titre égoïste! Moi, moi, moi je… je n’aime pas trop ça!» Voilà ce que j’ai pensé en découvrant le titre du livre de cette rubrique. Puis j’ai lu la phrase qui accompagne le titre (en fait-elle partie?): «Apprendre à vivre avec son meilleur ami et son pire ennemi». Ma curiosité s’éveille, je tends la main pour lire le dos de couverture: «Nous vivons tous les jours avec notre moi. Il est notre voix intérieure, notre regard sur le monde, notre histoire personnelle où se mêlent nos peurs, nos souffrances, nos joies et nos espoirs. Pourtant, nous ne savons pas grand-chose de ce monde intérieur qui nous caractérise et qui agit en arrière-plan de notre quotidien. Parfois pour le meilleur, mais aussi pour le pire.»

Le moi, le ça, le surmoi et le soi

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Et bien devinez quoi? Je pense à moi, égoïstement, je me reconnais et décide donc de lire ce livre. Il m’aura fallu deux tentatives tant il est parfois ardu pour le cerveau d’une personne fatiguée comme je le suis en ce moment. C’est donc sans aucune prétention d’en faire un résumé que je vous livrerai juste les quelques points que je retiens… pour moi! Et oui, on y revient: quoi que l’on fasse, on part de notre point de départ: notre moi. L’auteur définit le «moi» comme «celui avec qui nous parlons dans notre tête, nous nous identifions facilement à lui». Définition un peu floue pour moi qui ai oublié bien des notions de psychologies apprises durant mes études. Je n’ai gardé vivace que la forme qu’avait pris mon exposé sur Sigmund Freud: celle d’une tête de mannequin que j’avais enduite de bandes plâtrées ramenées de l’hôpital par mon père infirmier qui m’avait aidé à scier la partie supérieure de ce crâne afin d’y fixer une charnière permettant de l’ouvrir! J’y avais glissé des objets évocateurs de la vie de Sigmund Freud. Aucun souvenir de la note obtenue mais juste de ma fierté (et je crois aussi de celle de mon père!) devant tant de créativité!

Bref, Sigmund Freud est à l’origine de ce terme du moi qu’il a développée en lien avec deux autre instances psychiques: le ça (nos pulsions) et le surmoi (les valeurs morales ou, dit plus simplement, notre police intérieure). Ah tiens, c’était donc probablement mon surmoi qui parlait quand je m’offusquais de tant d’égoïsme face au titre! «En plus du moi, nous avons notre «soi» celui que nous ne percevons pas en nous, mais qui peut agir pour nous, comme lorsque nous marchons ou conduisons. Pendant ce temps, notre moi peut se raconter une histoire dans notre monde intérieur.» Et quelles histoires on se raconte sans même s’en rendre compte! Parfois pour notre propre malheur! Car on y arrive, ces constructions psychiques sont des atouts incroyables pour appréhender la vie de manière efficiente mais elles ont aussi des limites et peuvent devenir des pièges. Le principal écueil que je connais bien: l’évitement. Notre esprit va tout faire pour éviter des émotions désagréables, on peut le comprendre. A court terme, cela peut fonctionner mais à long terme, l’énergie prise pour contourner certaines souffrances en crée une nouvelle plus grande encore.

Apprendre à dévier le cours d’eau

Mais alors qu’amène l’auteur de nouveau pour se sortir des sables mouvants psychologiques dans lesquels nous nous embourbons? L’appel très à la mode à vivre pleinement le moment présent: j’essaie, mais la pleine conscience, ce n’est pas si facile que ça! Il s’agit d’un encouragement à accepter nos émotions désagréables sans vouloir les combattre. Cette théorie est à la base d’un nouveau courant de thérapies: les ACT (thérapie d’acceptation et d’engagement). L’auteur illustre ce courant avec l’image d’une personne voulant stopper l’eau d’une rivière. Elle sera très vite submergée. Par contre, elle peut apprendre à dévier le cours d’eau, petit à petit pour lui créer un nouveau lit. C’est ce que patiemment j’essaie de travailler en revoyant mes schémas de pensées. J’apprends petit à petit à devenir ma propre meilleure amie et plus ma pire ennemie. Le programme d’une vie.

Magazine Family

Article tiré du numéro Family 1/22 Février – Avril 2022

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