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Ce livre qui m’a appris à chercher la mère…veilleuse que je suis!

© Istockphoto
Dans "Etre mère c'est..." (éd. Salvator), Raphaëlle Simon incite la lectrice à reconnecter avec son être intérieur pour devenir une maman bien dans ses baskets.
Noémie Suter

«Facile, être mère, c’est difficile». Les mots sortent de la bouche de mon fils, huit ans, lisant le titre du petit livre posé sur la table du salon. Je reste coi devant cette réflexion mettant en mots un paradoxe que je ressens et mis en lumière dans ce condensé de réflexions sur la maternité. Cinquante-deux mini chapitres qui évoquent des facettes du rôle incroyable de maman.

Comme une tour de Jenga, ce jeu de petites briquettes en bois qu’il faut retirer sans faire tomber la tour, chaque pièce s’imbriquant les unes aux autres. Aucune ne définit le tout, mais ensemble elles forment une entité. Ce sentiment d’unité que j’ai perdu lors de mon burnout parental: une ou deux pièces chancelantes et voilà que ma tour s’est écroulée. Sans m’en apercevoir, mes ressources ne suffisaient plus et l’épuisement a fait irruption dans ma vie et celle de ma famille.

Un besoin de reconnaissance

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«Connaître des hauts et bas, passer du rire aux larmes, de la pleine forme à l’épuisement, de l’euphorie à l’abattement» (p. 45). Propres à la condition de maman, ces oscillations sont devenues éreintantes. Se faire aider devient la première priorité: on ne s’en sort pas seule. Apprendre à accepter qu’en sortir prend du temps. Beaucoup de temps. Et se reconstruire, une pièce après l’autre. Pour moi, c’est apprendre à ralentir et oser m’arrêter boire un café dans un grand magasin de meubles bien connu.

Et lire ces mots de Raphaëlle Simon: «Sentinelles de l’invisible, veilleuses de la vie, gardiennes du temps, les femmes sont aussi celles qui, jour après jour, se donnent. Elles éprouvent fatigue et dispersion et ont besoin de ressourcement, d’unité, d’intériorité, d’amitié. Les mères d’aujourd’hui oscillent entre le désir de perfection et la tentation du découragement, mais si elles retrouvent leur centre, leur identité, leur vocation, elles pourront envisager l’œuvre d’éducation comme une manière de faire grandir, avec bienveillance et gratitude» (p. 119).
Je fonds en larmes. Je suis tellement impliquée dans la logistique familiale, et cette réflexion me fait réaliser que je ne pourrai rien donner à ma famille si je ne retrouve pas mon centre. «Le plus grand besoin des femmes aujourd’hui est sans doute d’être appréciées à leur juste valeur. Elles ont soif de reconnaissance. Mais leur plus grand défi est d’arrêter d’attendre des autres qu’ils valident ou légitiment leur propre valeur. La mère au foyer est actuellement dévalorisée, elle n’a aucune reconnaissance sociale, aucun statut. C’est comme si elle n’existait pas (…) La mère laisse une œuvre invisible, non marchande, elle est dans l’être, l’éducation des enfants, la formation, la relation, le tissage de liens» (p. 78).

A chacune, dès lors, de chercher ce qui la valorise à ses propres yeux et d’apprendre à faire ce qu’elle aime. Pas toujours évident quand on a l’habitude de penser toujours aux autres mais peu à soi. Mais ça s’apprend et ce mouvement est tout sauf égoïste. Il rejaillit positivement sur le reste de la famille.

Et les papas?

Être mère, c’est aussi ne pas oublier qu’il y a le père, sans lequel nous ne serions pas mères. A l’heure où l’individualisme étouffe parfois les relations de couple et de famille, il est bon de se le rappeler et de leur demander à eux, les hommes, ce que c’est d’être père en 2022. Ils font face également à des injonctions paradoxales de leurs épouses mais aussi de la société. Il serait bon de les écouter aussi.

«Il existe mille façons d’être mère. A chacune de trouver sa note, sa façon d’être» (p. 119). Alors aujourd’hui, je choisis d’être douce avec moi-même et de chercher la «mère… veilleuse» qui est moi!

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Quelques mots sur l’auteure….

Raphaëlle Simon est mariée et mère de trois enfants. Journaliste indépendante, elle est notamment l’auteur de «Imparfaite et débordée, chroniques d’une maman d’aujourd’hui» (éd. Salvator).

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