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Sous les étoiles

Nicole Deheuvels
Retrouvez la chronique de Nicole Deheuvels

– Tu as vu la constellation d’Orion?
– Non, où çà?
– Là, au sommet du sapin: elles sont là, toutes les quatre, formant une sorte de K!
– Ah, oui, je les vois. Qu’est-ce que c’est beau! Ce soir, on dirait que les étoiles se sont multipliées, tellement on en voit…

Ils sont là tous les deux dans le silence de la nuit profonde. Les pépiements d’oiseaux et les crissements des grillons se sont tus. Les enfants dorment. Ils sont sortis sur la terrasse de la maison face à la vallée qui s’ouvre devant eux. Le temps s’est comme arrêté.

La sérénité du soir les englobe. Ils laissent leurs sens accueillir le calme nocturne et y déposer les agitations des heures précédentes. Instinctivement, ils se rapprochent, leurs corps se frôlent et leurs mains se cherchent. Face à l’immensité de la voûte céleste naît un besoin de se toucher, pour se rassurer peut-être.

Ils goûtent ensemble à la majesté de ce moment. Conscients de leur petitesse devant l’infini, leurs pensées se rejoignent dans l’admiration et l’humilité. Cette communion peut se passer de mots; elle les entraîne dans un autre espace-temps où l’esprit s’apaise. Ils s’envolent ensemble dans le cosmos, soudain plus légers.

Tout à coup, elle s’écrie:
– Là, une étoile filante!
– Ici, une autre! Incroyable, quelle chance!
– La chance surtout d’être là, tous les deux, main dans la main, pour les voir!

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