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Pas trop jeunes pour s’éveiller à la nature

© Istockphoto
Alors que les études prouvent les bienfaits du contact avec la nature sur les enfants et que se développent les crèches de plein air sur le modèle scandinave, une formatrice petite enfance propose, à Lyon, des ateliers d’éveil à la nature. Reportage.
Anaïs Sorce

«C’a fait un peu Pâques à la recherche des œufs!» sourit un papa, devant les six enfants emmitouflés dans leur parka ramassant gaiement pommes de pin, branches et autres feuilles au parc de la Tête d’Or, à Lyon. Ils ont entre 14 et 27 mois et participent à un atelier d’éveil à la nature pour tous-petits.

Objectif: créer un lien émotionnel entre les enfants et la nature. Ecologue de formation, Thalia Betthaeuser a créé l’Arbor & Sens il y a un an, face à la demande croissante de parents souhaitant des activités en extérieur pour les moins de trois ans. Parallèlement, elle avait fait ce constat: «On crée des générations hors-sol. Les enfants vont dans des plaines de jeux où tout est sécurisé mais n’ont plus l’habitude d’être dehors.» Pourtant, «les liens créés avant l’âge de 3 ans sont fondateurs. Les enfants reconnectés à la nature ont moins de problèmes relationnels, d’études et de dépression», affirme la formatrice.

Alors un dimanche par mois, elle propose aux tous-petits et à leurs parents, mais aussi aux oncles, marraines et grands-parents, de redécouvrir la nature sur un thème de saison. Les enfants, impressionnés à leur arrivée par les canards en liberté au parc, collectent rapidement des trésors de la nature, nomment des textures. «Comme on habite en ville, voir les arbres n’est pas évident, on n’est pas assez en contact avec la nature alors que c’est important, ça redonne le sens des priorités», estime David, papa de Malaïka, 2 ans et 2 mois.

La nature est notre source et notre ressource

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Les enfants prennent le temps d’explorer la nature tout en étant sensibilisés à en prendre soin. Comme lorsqu’ils réalisent un «tableau» sur un tronc en y collant avec de l’argile les trésors ramassés en début d’atelier. «Avec la pluie, l’argile va couler et nourrir l’arbre», explique Thalia. Son rôle est d’offrir des outils aux parents pour les aider à se mettre à hauteur d’enfants et les rassurer. «Les parents sont la clé, ce sont eux qui sortent les enfants.
Eduquer est important mais c’est inutile s’il n’y a pas d’émotion derrière. Actuellement, on essaie de faire comprendre des notions concrètes aux enfants, mais il faut les éveiller avant de les éduquer», continue la jeune femme belge, elle-même maman d’une petite fille.

Sous les rires et les exclamations, adultes et bébés se prêtent au jeu du dé de texture. «C’est la troisième fois qu’on vient, ça donne de l’inspiration! On habite en ville et on veut développer un lien avec la nature, car c’est notre source et notre ressource. C’est un plaisir de voir avec un autre œil, on a moins peur», affirme Françoise, maman d’Héloïse, 18 mois. Résultat: «Héloïse est plus attentive à ce qui l’entoure aujourd’hui!», se réjouit la jeune maman.

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