Les cinq langages de l’amour de façon créative
Pourquoi avoir imaginer un atelier familial autour des langages de l’amour?
Mon fils de 6 ans m’a récemment demandé: «Tu sais que je t’aime?». Surprise, je lui ai répondu, «oui, je sais que tu m’aimes.» Il a continué: «Est-ce que tu le sens?» Cela m’a interpellée! Je lui ai répondu que je ne le sens pas toujours. C’est triste mais vrai, ses sollicitations très fréquentes me fatiguent. Plus je fatigue, plus il vient à moi pour se rassurer, plus je me sens indisponible pour lui donner vraiment ce dont il a besoin… De l’amour! »
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…Puis à en parler en famille?
Cette remarque soulève une question centrale dans notre famille: nous savons que nous nous aimons et pourtant nous avons parfois de la peine à le ressentir. En y réfléchissant, mon mari et moi, nous repensons au livre de Gary Chapman, Les 5 langages de l’amour (éd. Farel), lu au début de notre mariage. Nous avions découvert qu’en amour, on ne parle pas tous le même langage; comme s’il existait plusieurs langues dont certaines que l’on comprenne mieux que d’autres pour se sentir aimé. L’auteur en distingue cinq: les temps de qualité, les paroles positives et valorisantes, les attentions et cadeaux, les contacts physiques et les services rendus.
Comment abordez-vous le sujet de manière à ce que les enfants comprennent?
On s’est posé la question: «Et toi, il en est où ton réservoir d’amour?». On a demandé à chacun de dessiner son niveau ressenti dans un cœur imprimé. Cela aurait pu être pire, mais aussi mieux! Suite à cela, nous avons discuté ouvertement sur les différentes manières de se sentir aimé. Puis, nous avons essayé d’identifier le langage qui nous parle le plus en faisant une croix sur une ligne illustrant chaque langage. Cela a sauté aux yeux: ce qui était vrai pour notre couple, l’était aussi pour nos enfants. Nous ne parlons pas tous la même langue! Cela a été l’occasion aussi d’aborder les situations dans lesquelles nous cherchons à répondre aux besoins spécifiques de chaque enfant, sans forcément utiliser les mêmes méthodes.
Quelles idées ludiques avez-vous appliquées?
Une de nos portes dispose d’un revêtement de tableau noir. Nous avons illustré les langages de l’amour en famille. Chacun est représenté par un bulbe enfoui sous terre. J’ai ensuite dessiné un arrosoir déversant câlins, temps de qualité, cadeaux, services rendus et paroles bienveillantes. Quand nous nous sentons aimés, nous y dessinons la petite tige sortant de notre bulbe.
Pour que de petites pousses émergent, cela prend du temps. Plusieurs jours avant de voir apparaître des tiges… A l’inverse, lors de crises de colère, il arrive que des pousses soient effacées par un de nos enfants qui se sent mal aimé! C’est dur de pousser dans un environnement de fatigue et de critiques. Mais, sous le soleil de la douceur et de l’affection partagée, des fleurs émergent même sur notre mur créatif!
Pour répondre et parler les langages divers de nos enfants de façon adaptée à leurs âges, nous suivons un conseil donné par Hélène Bonhomme (influenceuse à l’origine des Fabuleuses au foyer). Celle-ci conseille de passer régulièrement vingt minutes avec chaque enfant. La règle? L’enfant décide ce qu’il désire faire. Pas de frère et sœur, ni de téléphone portable! Juste un minuteur (qui rassure peut-être le parent) et la volonté d’apprendre à parler le langage que notre enfant apprécie. Au final? Un enfant comblé par un temps d’attention rare dans nos vies survoltées et un parent redécouvrant le plaisir de l’instant présent.
Un conseil pour faire durer les intentions d’amour dans la famille?
Pas de miracle: un arrosage régulier. Se rappeler que la manière dont je me sens aimée ne correspond peut-être pas à celle de mes proches. Pour remplir mon réservoir d’amour, je suis libre de demander: un câlin, un encouragement. Mais il ne faut surtout pas oublier que tout prend du temps, que parfois les résultats ne sont pas immédiats et qu’ils ne sont jamais acquis.