«Marc et Sophie (prénoms d’emprunt) se sont mariés en 2009. Marc a grandi dans un milieu évangélique et s’est fait baptiser à l’âge de dix-sept ans. Quant à Sophie, elle est issue à la fois des milieux réformé et évangélique et a aussi demandé le baptême au même âge. Pour tous deux, le baptême représentait une déclaration publique de leur foi et marquait un moment important dans leurs chemins avec Dieu. Ils ont eu trois enfants nés en 2011, en 2013 et en 2016 et les ont présentés dans leur Eglise évangélique.

Un point de départ

Chrétiens engagés, Marc et Sophie désirent transmettre leur foi à leurs enfants. S’ils reconnaissent que suivre Jésus est une décision personnelle et n’ont donc pas baptisé leurs enfants lorsqu’ils étaient encore bébés, ils voient la présentation comme un point de départ; un signe de leur engagement actif à ses côtés.

Dans la pratique, lors des trois présentations, Marc et Sophie ont écrit une lettre adressée à chacun de leurs enfants. Avec des mots simples et authentiques, ils y ont exprimé leurs vœux et l’ont lue devant leur communauté. Après la lecture, des personnes proches et des membres de la famille ont prié pour les parents et leur nouveau-né. Enfin, une Bible a été offerte symboliquement à l’enfant, de la part de l’Eglise entière.

Tradition n’est pas raison

Toutefois, Marc et Sophie n’ont pas choisi de parrain ni de marraine, comme c’est souvent le cas chez les évangéliques. En effet, ils aimeraient que chaque enfant puisse lui-même choisir des personnes qui l’inspirent, lors de la pré-adolescence – étape de vie compliquée pour les relations parents-enfants.

A présent, Marc et Sophie prient régulièrement pour leurs enfants et espèrent qu’à l’avenir, ils choisiront de se faire baptiser. Comme leur foi en Jésus-Christ est très importante pour eux, ils témoignent qu’il n’est pas évident de trouver un équilibre entre «proposer» et «imposer». En effet, s’engager en famille dans une communauté où chacun se sent bien est un réel défi!

Présentation ou baptême ?

Toutes les dénominations chrétiennes s’accordent sur le fait que le baptême marque l’entrée dans la famille de Dieu. Théologiquement parlant, les avis divergent: salut ou signe visible de la grâce de Dieu? Nous vous renvoyons à des encyclopédies en ligne qui vulgarisent bien les différents points de vue. Le moment où le baptême intervient varie selon les confessions: dans les traditions catholiques et protestantes, il est d’usage de baptiser les enfants encore bébés. Les enfants en âge de comprendre peuvent confirmer ce baptême lors de l’adolescence (il s’agit de la première communion et la confirmation chez les catholiques et de la confirmation chez les réformés). Toutefois, le pédobaptisme (baptême des enfants) a été remis en question dès le 16e siècle par le mouvement anabaptiste. Ce n’est que vers les années 1970 que le protestantisme propose la présentation des enfants comme un premier pas vers le baptême mais laissant ensuite le libre choix à l’enfant. Pour ce qui est du mouvement évangélique, le baptême est une profession de foi réservée aux personnes en âge de faire un choix personnel.

Qu’est ce qu’une présentation d’enfant à l’Eglise?

Pour les parents, la présentation de leur enfant marque:

• leur reconnaissance à Dieu pour la naissance de leur enfant;

• leur désir de placer cet enfant sous la bénédiction et la garde de Dieu;

• leur prière d’être accompagnés par Dieu dans l’éducation qu’ils donneront à leur enfant.

En pratique, la présentation a lieu lors d’un culte, au cours duquel les parents expriment souvent les raisons de leur choix de la présentation et lisent parfois une lettre à l’enfant. Une ou plusieurs personnes prient pour les parents et l’enfant et le fait de choisir un parrain et une marraine à cette occasion est tout à fait optionnel.