«Je me rappelle souvent que mon père prenait du temps avec nous quand il revenait du travail, pour nos devoirs. Et puis, mon père, c’était pas seulement notre papa, c’était aussi un peu le papa du quartier.» L’homme qui livre ainsi ses souvenirs, c’est Gabriel Garcia, éducateur, père de famille et ancien sportif. Il a vécu une enfance simple, mais intense: «On vivait dans un quartier HLM, un quartier un peu social, un peu difficile. On avait la chance d’avoir une maison et un petit garage.» Un simple garage devenu un sanctuaire: «C’était un peu le refuge de tous les jeunes du quartier. Ils venaient faire réparer leur vélo avec mon père, qui les aidait volontiers. C’était chouette de voir qu’il avait du temps pour nous mais aussi pour les autres.»

Et ce don de présence a laissé une trace: «Mon père était très occupé, c’était un homme d’affaires, un directeur d’entreprise. Mais malgré cela, il a été présent. Il a tout fait pour qu’on ait ce dont on avait besoin, mais aussi pour passer du temps avec nous, jouer, faire ce que chacun aimait.»

Une étude publiée en 2023 par Frontiers in Psychology rappelle que le temps passé en famille améliore le bien-être psychologique, renforce les liens et participe à la construction émotionnelle des enfants. Gabriel l’a vécu: «On investit, en fait, dans les enfants. Le temps qu’on passe, c’est un investissement à long terme.» Et si certains pensent ne pas avoir le temps? «Je sais que ce n’est pas facile, avec la vie aujourd’hui qu’on a. Je me dis chaque jour: est-ce que j’ai eu mon temps avec mes enfants? Est-ce que j’ai lu une histoire? Est-ce qu’on a joué? Aujourd’hui, j’ai 43 ans, mais je joue à trappe-trappe, à cache-cache, je construis des Lego. Et j’aime ça.»

Finalement, ce garage est un symbole: celui d’un espace où l’on donne. «Mon père a su donner ce qu’il n’avait pas reçu. C’est cela qui m’a marqué. Aujourd’hui, j’essaie de faire pareil, avec mes enfants, avec les jeunes. C’est un héritage.»

Propos extraits de l’entretien YouTube avec Gabriel Garcia