Nathan a quatorze ans. L’automne dernier, son père Olivier s’est mis dans la tête d’organiser pour lui un «rite de passage». Une sorte de petite fête marquant la fin de l’enfance. Avec son accord, il a donc invité plusieurs amis, pour une rencontre en pleine nature, autour d’un feu et de grillades. Et avec, justement, une petite cérémonie.
«J’ai invité des amis âgés de 30 à 75 ans, des hommes que j’admire particulièrement pour l’un ou l’autre trait de caractère ou pour leur façon de mener leur existence», raconte Olivier. Tous étaient d’accord avec la démarche et presque tous ont répondu présent.
Le père de famille leur a demandé de préparer une lettre et d’apporter un objet symbolisant une valeur qu’ils aimeraient transmettre à Nathan.
Lors de la soirée, c’est à tour de rôle que chacun a lu sa lettre au jeune homme. L’un d’entre eux lui a par exemple offert un vieil appareil photo, en insistant sur la nécessité de rester fixé sur l’objectif pour réussir ses photos ou sa vie.
Pour Olivier, cette soirée a revêtu une importance particulière. «Mon souhait est que, dans sa vie, mon fils puisse avoir d’autres modèles que ses seuls parents, des interlocuteurs si un jour le besoin s’en fait ressentir. Nos enfants ont souvent le nez rivé sur leurs appareils électroniques et ne savent pas forcément où trouver des exemples pour diriger leur vie». Olivier voit encore un autre avantage à ce rite de passage: vivre une telle démarche avec des hommes (pour les jeunes gars) ou avec un groupe de femmes (pour les jeunes filles) permet à l’adolescent d’être confirmé dans son identité, de s’identifier davantage à eux.