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Ça nous pend au nez

La chronique de Myriam Demierre, comédienne, auteure des one-woman-shows «L’école des mères» et «Ô Temps pour moi».

L’autre jour un numéro inconnu s’est affiché sur mon téléphone.
– Bonjour, c’est le prof de sport de votre fils. Il faudrait venir le chercher, il a beaucoup saigné du nez hier soir et nous avons dû l’amener à l’hôpital.
A l’hôpital pour un saignement de nez, on aura tout vu! Moi qui avais droit à une semaine de tranquillité, pendant que mon fils était en camp!
– Vous êtes sûr que c’est si grave? Mes enfants ont toujours beaucoup saigné du nez, vous savez!
– C’est quand même un camp de survie et demain on a une marche de 20 km. Il a perdu beaucoup de sang et il risque de ne pas avoir l’énergie nécessaire.
Allons bon! C’est vrai que je n’ai que ça à faire: assumer ma maternité! Me voilà donc à rouler jusqu’à l’autre bout du pays. Je vois junior et son prof qui m’attendent, dans un coin perdu d’une forêt perdue.
– Ils l’ont cautérisé, ça ne devrait plus se reproduire.
Je remercie le prof, j’embarque le jeune anémique.
– Alors c’était bien?
– Nul!
– Comment ça? C’est top de dormir dans la forêt!
– Non, on a crevé de froid, on n’a rien mangé, on faisait rien, c’était nul!
– Donc tu es content que je vienne te chercher?
– Ben ouais!
– Et tu penses qu’ils avaient vraiment besoin de t’amener à l’hôpital?
– Ben ça pissait le sang, tu sais!
– Mais tu as l’habitude.
– Oui, mais là ça s’arrêtait pas.
Bon… admettons… qui suis-je pour leur jeter la pierre? Moi qui n’ai jamais su discerner si mes enfants étaient vraiment malades ou non. Quand je les gardais à la maison, ils passaient la journée à sauter sur leur lit et quand je les forçais à aller à l’école, la maîtresse m’appelait parce qu’ils avaient vomi en classe.
Trois mois plus tard, l’hôpital nous a envoyé sa facture. Je n’avais jamais imaginé que le millilitre de sang puisse être plus cher qu’un grand crû! J’ai évité l’évanouissement: j’aurais risqué une facture supplémentaire. On ne devrait pas répondre aux numéros inconnus: on ne sait jamais ce qui nous pend au nez (ou plutôt à celui de nos enfants).

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Le quotidien étant doté de son lot de difficultés, Florence Servan-Schreiber, psychologue et conférencière, et Hélène Bonhomme, auteure et influenceuse, nous partagent quelques conseils pour retrouver de la joie en famille.

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