Dernièrement, j’ai vécu un petit secouage de cocotier propre en ordre. Une prise de conscience qui m’a amenée à reconsidérer les exigences que j’ai vis-à-vis de mes enfants. J’ai décidé que j’allais arrêter de demander à mes enfants de faire des choses que je ne suis pas capable de faire moi-même. Bateau, vous allez me dire. Élémentaire ma chère Watson! Et pourtant, je suis la reine du «faites ce que je dis, pas ce que je fais»:
– Mon cœur, tu sais que tu as une bouche pour parler, pas pour crier. Quand tu hurles comme ça, ta demande rentre dans mon oreille et sort par l’autre!
Mais c’est qui la première qui crie quand le trio (8, 5 et 3 ans) dégénère totalement?
– Non mais sérieusement, te mettre dans un état pareil et pleurer pour un pantalon? Tu sais que tous les matins ma réponse est la même: non, tu ne mettras pas un short, il fait cinq degrés. Faut apprendre à gérer tes frustrations, mon bonhomme!
Mais qui s’arrache les cheveux pour un ordinateur qui rechigne obstinément à fonctionner? Faut apprendre à gérer vos émotions, ma p’tite dame!
On en attend beaucoup de nos enfants. On leur demande d’être capables de faire des choses qu’on a, nous les adultes, parfois beaucoup de mal à faire. En particulier lorsqu’on touche aux émotions. On voudrait qu’ils gèrent, mûrissent, grandissent et canalisent. On voudrait qu’ils soient bien élevés. Qu’ils soient caaalmes.
Mais si on regarde à nous les adultes et notre propre gestion des émotions, c’est pour le moins… interpelant. Est-ce qu’on ne leur en demanderait pas un tout petit peu trop? Pour ma part, cette prise de conscience m’a bien travaillée. D’une part, parce que je leur en demande, je pense, effectivement trop. D’autre part, parce que la meilleure pédagogie reste celle de l’exemple. Quand je saurai plus ou moins gérer mes nerfs, je me réautoriserai, peut-être, à leur demander de gérer les leurs. Ou pas.

Magazine Family

Article tiré du numéro Family 1/2019

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