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Marlène Jobert, la maman derrière la voix de conteuse

L’actrice et auteure Marlène Jobert est sur le point de fêter ses 80 ans. Celle qui a été l’idole de sa génération dans les années 70 revisite ses quarante dernières années passées loin des plateaux de cinéma, consacrées à une carrière beaucoup plus riche à ses yeux: celle de mère, de grand-mère et de conteuse pour la jeunesse.

Comment définiriez-vous votre attachement à votre famille?
La famille est très importante pour moi. Je suis l’aînée de cinq enfants. Même dispersés, nous restons très attachés les uns aux autres. J’ai deux filles très différentes qui évoluent dans des univers opposés, et j’ai aussi deux petits-fils qui vivent malheureusement loin de moi en Italie. A cause du Covid, je ne les ai pas vus depuis longtemps et j’en suis très attristée. Ils ont 6 et 9 ans, un âge où l’on grandit vite; on utilise le téléphone, les photos et les vidéos pour rester en contact. Je leur raconte un conte de temps en temps et leur envoie des livres. Ils m’envoient des dessins. Mais rien n’égale le plaisir d’être ensemble.

Vos filles sont adultes, mais vous avez su rester proche d’elles…
On protège ceux que l’on aime. Encore aujourd’hui, tant qu’elles auront besoin de moi, je donnerai tout de moi-même. J’ai mis beaucoup de temps à me décider à avoir un enfant, et je voulais réussir cette nouvelle vie de maman.
J’ai parcouru beaucoup de bouquins dans lesquels j’apprenais à quel point le conte était très important dans la petite enfance, alors je leur en ai lus beaucoup. Et puis un jour, j’ai eu envie d’en inventer. Elles préféraient d’ailleurs ceux que j’inventais pour elles. J’aimais les faire rire et leur faire un peu peur pour pouvoir mieux les consoler après avec des histoires qui se terminent toujours bien.

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Comment vivez-vous l’évolution de votre relation avec vos filles à travers les saisons de la vie?
Mes deux filles et moi avons quarante ans de différence. Aujourd’hui, elles sont presque devenues mes mères, les rôles sont inversés. Il est vrai qu’elles me maternent un peu. La relation a changé. Ce sont elles qui me donnent des conseils, alors que je les ai longtemps assommées des miens. De plus, elles sont inquiètes pour ma santé en permanence, surtout avec le Covid en ce moment.

Vous êtes mariée depuis quarante-cinq ans, quel est le secret de la longévité d’un couple?
Est-ce qu’il y a vraiment un secret? Je crois qu’il faut être très indépendant et prêt à faire pas mal de concessions. Or plus on vieillit, plus on a de mal à en faire. C’est du travail. Je crois que la tolérance est la principale qualité à cultiver dans le couple. Il faut passer sur les choses qui ne sont pas capitales et importantes. Et puis la communication! Sans elle, mon mari ne cultiverait aucun sentiment durable.
Vous avez quitté le cinéma pour écrire des contes et vous consacrer à vos filles: était-ce un choix délibéré?
Oui, je n’avais pas envie de passer égoïstement à côté de leur petite enfance et en même temps, j’avais besoin d’être une maman plus présente. Il y a des actrices qui sont capables de se démultiplier et d’avoir une vie familiale et professionnelle. Moi, je n’en étais pas capable. J’étais déchirée à chaque fois que je les quittais. A cette époque, ma carrière était plutôt en arrière-plan, donc ça a été un soulagement. Le fait d’écrire me permettait d’être à la maison et de passer du temps avec elles.

Quel souvenir avez-vous des moments de qualité avec vos filles?
Quand je tournais encore, il m’arrivait de rentrer à la maison complètement épuisée. Je me souviens d’un jour où, déjà couchées, elles m’ont suppliée de leur raconter une histoire. Et contre toute attente, c’est à ce moment-là que je leur ai imaginé «En route pour les étoiles». Ça a été un moment complice où nous étions toutes les trois dans le même lit, elles deux serrées contre moi, à écouter cette histoire dans le noir; un joli moment inattendu.

Je n’avais pas envie de passer égoïstement à côté de l’enfance de mes deux filles

Vous avez prêté votre voix à de nombreuses lectures audio mises gratuitement à disposition des enfants sur des plateformes numériques, pendant le confinement. Qu’est-ce qui a motivé votre engagement?
Les livres m’ont semblé indispensables, car les petits ont souffert de la situation, en effet, le contexte était totalement incompréhensible pour eux. Ils ont dû se trouver très isolés. A travers les contes, j’essaye de leur faire découvrir de jolies choses de la vie, la musique, des pays lointains ou des façons de se sortir des difficultés.

Avez-vous des projets qui sont en cours?
En novembre, je sors un nouveau conte, La belle et la bête, interprété et enregistré avec ma fille Eva. L’occasion d’encourager parents et enfants au plaisir de la lecture.

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Michael W. Smith connaît depuis plusieurs décennies une carrière musicale couronnée de succès dans la pop chrétienne. Son engagement modèle en tant que mari, père et même grand-père est salué de tous.

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