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Savoir dire oui et non, un apprentissage crucial

© Istock
La notion de consentement et des limites à mettre pour protéger son corps s’apprend très tôt. Oser dire oui et non permettra à l’enfant de développer des relations saines.

«Maman, je n’aime pas quand on joue à chat-bisous à l’école. Julien m’a attrapée et il m’a embrassée sur la bouche. Je ne voulais pas.» Voilà une situation qui soulève différentes émotions chez les enfants et leurs parents. Comment aborder ensemble la notion du consentement?

Un câlin non souhaité

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Les enfants sont confrontés très tôt au sujet. Ainsi Théo a été contrarié et perplexe face aux cris de son petit frère. «Je lui ai juste fait un câlin, c’était gentil. Pourquoi il ne veut pas?» Face à une opposition qu’il n’avait pas envisagée, Théo s’est senti rejeté. Faire un câlin est pour lui une marque d’affection. Sans explication, il peut lui sembler paradoxal de voir cette action reçue négativement, alors qu’il ne souhaitait pas l’embarrasser. Accepter un refus, ça s’apprend. Il doit réaliser que ce n’était pas le bon moment, et que ce geste de tendresse ne deviendra agréable qu’au jour où l’envie sera partagée.

Comment en parler?

Selon la psychologue Maïté Tranzer, la clé est d’établir une bonne communication entre parents et enfants pour aborder le sujet avec simplicité, sans tabou ni gêne. Il s’agit de faire comprendre à l’enfant que son corps est sa propriété, que personne n’a le droit de le forcer à une étreinte. Et que, de la même façon, il doit respecter les autres.
Il est important d’ouvrir ce dialogue avec bienveillance, sans projeter de craintes sur son enfant. Elise Gravel, auteure et illustratrice, a proposé une bande dessinée pour imager cette notion. On peut y lire: «Ton corps t’appartient, tu as le droit d’aimer recevoir des câlins et des bisous… ou pas. Et pour les autres, c’est pareil.» La règle qui en découle est simple: «Tu as envie de faire un câlin ou un bisou à quelqu’un? Demande-lui la permission avant! Pas de oui = pas de câlin.»

Et en pratique?

Au-delà des mots, c’est au travers des expériences que ce message se concrétise. La psychopraticienne Emmanuelle Piquet propose plusieurs idées. Pour aider un enfant à faire respecter ses limites lorsque son refus n’est pas entendu, on peut lui conseiller de réagir avec une grimace impressionnante ou un hurlement. L’effet de surprise et l’inconfort permettent de mettre un terme au comportement non désiré. On peut également expliquer que contrairement aux traditionnelles histoires de Blanche-Neige ou la Belle au bois dormant, dans la vraie vie, on n’embrasse personne pendant son sommeil. Dans un souci de cohérence, il convient aussi de respecter le souhait de son enfant si celui-ci refuse de faire la bise pour dire bonjour. Il peut rester poli en saluant de vive voix ou d’un geste.
Apprendre le consentement aux enfants, c’est leur montrer concrètement qu’il est possible de dire non et qu’il faut respecter un refus. Cet enseignement dès le plus jeune âge est une base indispensable pour de futures relations épanouissantes.

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