Rester un vrai couple, c’est possible même avec de petits enfants
Les cinq commandements incontournables mais non exhaustifs des parents d’enfants en bas âge, proposés par Sandrine Keiflin, conseillère conjugale, familiale et sexologue.
De ma place et de celle de l’autre je tiendrai compte
Il est fréquent que les contraintes du quotidien et l’éducation des enfants deviennent prioritaires, malgré la bonne volonté du couple de tout gérer au mieux.
L’intimité conjugale peut être négligée et l’équilibre au sein du couple bouleversé. Sans se culpabiliser de cette nouvelle réalité, un ajustement de la part des deux partenaires est nécessaire pour que chacun trouve sa place. Cette période d’adaptation et de fragilité implique de laisser le temps à l’un comme à l’autre de prendre ses nouvelles marques avec bienveillance. Il est nécessaire de tenir compte des forces mais également des vulnérabilités de chacun. Le couple a besoin de trouver un nouvel équilibre avec une nouvelle répartition des rôles, mais également des sources d’estime de soi pour chacun.
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Le dialogue et la complicité je favoriserai
La communication a toute sa place dans cette dynamique pour éviter les mauvaises interprétations, pour dénouer certaines tensions et désamorcer les conflits. Mais surtout, pour comprendre au mieux les attentes et besoins de l’autre. Pour cela, il est important que les deux conjoints prennent le temps d’échanger sur le quotidien en étant attentifs et réceptifs à leurs ressentis, sans oublier de se donner et de recevoir des marques d’affection et de tendresse. Faire des activités de détente et de plaisir, se dire des mots doux, valoriser l’autre dans ces nouveaux apprentissages est aussi bienvenu. Pour la femme, il s’agit d’accepter que son corps a changé. En fait, devenir parents est une étape où le couple se réinvente, avec l’objectif de poursuivre ensemble vers l’épanouissement mutuel.
Aux tâches je participerai équitablement
La vie de famille crée des expériences de vie très agréables mais également stressantes. Ce qui demande une grande capacité d’adaptation et beaucoup d’énergie, avec le risque d’entraîner de la fatigue physique et émotionnelle. Il est utile de veiller à ce que chacun ait suffisamment de temps de sommeil et de repos, que le partage des tâches domestiques soit équitable, que la logistique familiale ne repose pas seulement sur un des partenaires et que l’investissement professionnel de chacun ne soit pas excessif. Il s’agit d’éviter trop de frustrations et de tensions, qui peuvent engendrer des ressentis négatifs envers l’autre et un profond sentiment de solitude alors même qu’on vit en couple.
Des sorties en amoureux j’agenderai
Pour préserver sa vie conjugale, il s’agit aussi de prendre ses agendas, bloquer des dates et mettre en place des rendez-vous amoureux. Sans cette intentionnalité, les conjoints auront toujours quelque chose d’autre à faire, la danse de la vie les entrainera dans un rythme effréné et comme le dit un proverbe arabe: «Le temps passe et il ne t’attend pas!» Prendre du temps tous les deux, offrir du temps de qualité à l’autre pour y vivre des émotions positives est essentiel pour nourrir la relation conjugale. Encore faut-il éviter de profiter de ces retrouvailles pour gérer les désaccords!
Amant(e) je resterai
La sexualité a une place importante dans l’épanouissement conjugal et il est important de prendre soin de l’intimité sexuelle. Loin d’une jouissance égoïste, cela implique une volonté des deux conjoints de construire le sentier les menant de l’excitation sexuelle jusqu’au plaisir. Il est intéressant de noter que le désir sexuel chez la femme est conditionné par son environnement relationnel et émotionnel. Elle a besoin d’être séduite, surprise et extraite de son quotidien pour relancer le désir. Alors que l’homme est séduit par ce qu’il voit, elle est particulièrement séduite par ce qu’elle entend.
Chez l’homme, la séduction n’est plus indispensable dans une relation installée. La relation sexuelle apporte chez lui de la détente; le refus de sa femme est souvent vécu comme un rejet de son être. De plus, sous la pression de la société, il peut avoir l’obsession de l’orgasme de sa partenaire.
Une bonne communication est nécessaire à une intimité conjugale épanouie: il s’agit de partager davantage les attentes que les reproches, de guider pour indiquer les gestes efficaces, de vérifier les interprétations qui peuvent être erronées et d’éviter que la sexualité ne tombe dans la routine. Celle-ci doit rester source de satisfactions sensuelles, érotiques, relationnelles et personnelles.
Sandrine Roulet
Article tiré du numéro Family 4/2018
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