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Angèle Ferreux-Maeght, une cuisine simple et une vie intentionnelle

© Emilie Guelpa
Cheffe cuisinière, naturopathe et fondatrice de La Guinguette d’Angèle, Angèle Ferreux-Maeght est aussi maman de deux petites filles de moins de trois ans. Dans son dernier ouvrage intitulé «Ma cuisine naturelle pour bébé» (éd. Marabout), elle propose des recettes saines, gourmandes et faciles garanties «sans prise de tête». Interview.

Votre approche privilégie l’introduction assez tôt d’aliments vertueux auprès des bébés. Un choix que vous proposez en douceur…

Tout à fait, cet aspect est très important pour moi. Ma démarche dépasse la seule question de l’alimentation qui vient nourrir bébé. Je transmets une philosophie, une façon de faire et d’être. On a parfois l’impression qu’on s’y prend mal ou que les autres en savent plus que nous. On pense qu’il faut absolument acheter des petits pots parce qu’ils sont bien proportionnés: ce ne sont, selon moi, que des idées reçues. Un enfant, qu’il soit allaité ou nourri avec du lait en poudre, a déjà les fondamentaux. Le reste, c’est du bonus!

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«L’alimentation est la première pharmacie!» dites-vous dans votre livre. Quels sont vos incontournables et vos petits plus?

C’est vrai, on dit: «Que ton alimentation soit ta première médecine.» Il était important pour moi de commencer sur des bases saines et d’en faire une habitude, en suivant l’avis de mon pédiatre, bien sûr. Il a accepté que je commence la diversification à partir de quatre-cinq mois tant qu’il y avait l’allaitement maternel. Et je l’ai fait sans pression. Pour moi, c’est l’enfant qui guide. Je craignais de donner un peu trop tôt ce type d’aliments, notamment les huiles crues. Mais on peut commencer tout doucement avec une petite goutte de chanvre, de caméline, de colza. Même avec un légume, ce sera excellent pour leur système nerveux et leurs connexions synaptiques qui se créent à grande vitesse.

Les légumes ont-ils les faveurs de vos enfants?

Oui ils adorent! Mais je dirais que nos bébés n’ont pas vraiment le choix, ils mangent ce qu’on leur donne (rires)! Ensuite il vient un âge, comme avec ma fille de deux ans et demi, où ils commencent à exprimer leurs goûts. Il y a toujours eu des produits sains à la maison, alors ça marche car c’est leur référence de base. Alors, même si mes filles mangent de la junk food chez leurs grands-mères ou ailleurs, cela ne me dérange pas parce que ce n’est pas leur tronc principal. Je ne souhaite pas être radicale et séparer mes enfants de la société actuelle. Mon rôle est de les éduquer. Pour ma grande, je mets par exemple plein de petits condiments bons pour la santé dans de jolis pots sur la table, comme du sésame, de la spiruline, de bonnes petites huiles crues, du persil ou de la coriandre. Et c’est elle qui fait sa popote sur ses légumes, ses céréales ou son riz.

Vos recettes sont appétissantes mais semblent aussi ambitieuses. De quelles fausses idées faut-il se défaire?

Premièrement, ma cuisine n’est pas élitiste et deuxièmement, elle n’est pas difficile à trouver. Quand je parle de superaliments, je veille à proposer des aliments que l’on peut trouver ici. Chaque recette a sa saison. Pour moi, la cuisine naturelle est simple. Je propose par exemple aux parents de cuisiner la même chose pour tout le monde. J’utilise pour ma part un cuit vapeur et je mets tout dedans. Ainsi tous les soirs, ils ont une base et des légumes. Ensuite, chacun peut y rajouter une sauce, de la crème ou faire flamber. A partir du moment où l’on choisit d’acheter un bon produit, on n’a plus besoin de s’embêter à les éplucher ou à enlever les fanes. Ces dernières, par exemple, seront mixées et serviront de pesto ou de condiment pour des soupes et on gagne du temps. Après une journée de travail, je ne veux pas rester deux heures en cuisine. Parfois, le légume se suffit à lui- même. Quand il est bon, pas besoin de faire de froufrous!

Votre sensibilité culinaire a-t-elle changé à l’arrivée des enfants?

J’ai toujours été très préoccupée par la cuisine saine et anti-gaspillage. Mais quand on a des enfants, il apparaît une dimension encore plus grande, qui nous dépasse: celle d’avoir le futur entre nos mains. Notre rôle n’est plus seulement de protéger notre terre ou de faire attention à notre alimentation mais d’éduquer les enfants du futur. C’est leur donner le meilleur de nos valeurs et le meilleur de nous- mêmes. J’ai donc poussé plus loin la façon dont je consomme et achète mes ingrédients. Et sur le plan de la transmission, avec les filles par exemple, quand on va acheter des lentilles, on en met toujours un peu dans du coton pour qu’elles germent et on les plante dans la terre. Transmettre ce lien à la nature m’est essentiel.

Vous êtes partie en reportage à l’étranger avant la pandémie et avez emmené votre fille de quelques mois avec vous. Un choix non négociable racontez-vous!

C’est vrai, mais je comprends que cela ne soit pas facile pour tout le monde. Ce que l’on retient à la fin de sa vie, c’est ce lien qu’on a eu avec ses proches. Si je décide de mettre mon temps quelque part, c’est avec ma famille. Ensuite, j’ai fait le choix de ne pas être mère au foyer: j’aime travailler et j’en ai besoin. Je n’émets aucun jugement, mais c’est mon choix. Et quand je sors du travail, je suis vraiment avec mes proches. Le téléphone et les problèmes professionnels n’existent plus. J’offre ma pure présence à ceux que j’aime.

Qu’avez-vous appris que vous n’imaginiez pas avant d’avoir des enfants?

Tout le monde me l’avait dit mais tant qu’on ne le vit pas on a l’impression d’être au-dessus de cela: le sommeil! Il est précieux et les grasses matinée d’antan sont regrettées à jamais (rires)! J’ai aussi appris, en ayant des enfants, que cela nous ramène forcément à notre propre histoire. J’ai eu beaucoup plus de tendresse et d’amour pour ma mère. J’ai mieux compris notre rapport et certains moments de ma vie en étant parent, en vivant le stress, les angoisses tout comme la dévotion, l’énergie et l’amour que je donne à mes enfants. Si je suis capable de donner, c’est peut-être aussi parce que j’ai reçu. Je ressens donc une sorte de gratitude à l’égard de mes parents.

Si je décide de mettre mon temps quelque part, c’est avec ma famille.

Angèle Ferreux-Maeght

Vous êtes parents de deux enfants en bas âge, quelles habitudes de couple cultivez-vous pour nourrir votre complicité?

On a décidé de rester aussi légers et spontanés que possible. Avec deux enfants, il faut prévoir un minimum mais on essaie de garder l’essence de notre couple. Je suis avec mon amoureux depuis que j’ai quinze ans et cette légèreté, c’est quelque chose qui nous lie. Une autre chose importante est que nos filles mangent tôt et se couchent tôt pour qu’ensuite on se retrouve tous les deux. Et là on s’allume une bougie, on partage notre repas et on discute. On passe du temps l’un avec l’autre, on regarde un film, des expos en ligne ou on lit un livre. Les soirées, on n’y touche pas!

Vous dédicacez votre livre à vos filles et à leur papa qui n’aime pas cuisiner: quels conseils à ceux qui souhaiteraient que leur conjoint se mette aux fourneaux?

Ne pas se forcer! Si c’est pas ton truc, va acheter des petits pots et c’est pas grave. Et je dirais à l’autre conjoint de ne pas émettre de jugement mais d’accepter que l’autre soit différent. Mon compagnon ne fait pas de purée mais le lien qu’il crée entre nos filles et la nature est exceptionnel. Alors, relativisons un peu et puis montrons-lui à quel point c’est simple: mettre un truc à l’eau ou à la vapeur puis l’écraser, c’est accessible!

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