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«Ça mon enfant, c’est un livre. Il n’y a pas d’écran tactile!»

Et si de temps en temps, devant nos enfants et en leur absence, on troquait nos écrans pour un livre, un vrai? Pour les éveiller au monde de l’imaginaire, exemple et intentionnalité sont de mise.
Magda Richard

La lecture est bien connue pour stimuler l’imaginaire. Bien qu’en net recul chez les aînés - notamment auprès des quinze à vingt-quatre ans - elle reste encore plébiscitée par les plus jeunes en tant que loisir. Le plaisir de lire, en revanche, est en baisse dans les pays de l’OCDE selon le dernier rapport Pisa de 2018. Les initiatives en faveur du livre papier visent donc à reconquérir un lectorat. Après la Journée de la lecture à voix haute ou l’événement estival Partir en livre, la Nuit du conte ou la Nuit de la lecture sont les prochains rendez-vous respectivement attendus fin novembre et début janvier en Suisse et en France où la lecture a été déclarée «grande cause nationale». «Grâce à cette manifestation, on a pour ambition de redonner l’envie de la lecture. On sort les livres de leurs lieux habituels pour les proposer à la plage ou au pied des immeubles», appuie le Centre National du Livre (CNL).

Un miroir de ses propres émotions

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En effet, l’enfant développe grâce au livre son propre espace scénique et mental agrémenté de personnages,
d’environnements et d’atmosphères. Dans les albums illustrés, les images permettent à l’enfant d’imaginer les péripéties et sentiments des personnages au fil de l’histoire. Le goût pour la lecture s’enrichit grâce aux livres, albums et bandes dessinées. Lire permet d’élargir son vocabulaire et sa culture générale.

Dans La charmante librairie des jours heureux (éd. Pocket), l’auteure Jenny Colgan souligne, au travers de Nina, le personnage principal, qu’«il y a un livre pour chacun» selon le moment et sa personnalité. La lecture devient une source d’expériences, d’émotions nouvelles ou de réconfort si l’enfant traverse une saison de vie difficile. Elle permet de comprendre ou réparer ses propres émotions par identification au personnage. Elle offre de vivre des événements par procuration, permet de se confronter à ses peurs ou d’oser croire que d’autres perspectives sont possibles.

En faire une habitude

Alors pourquoi ne pas offrir un abonnement à son enfant à un magazine ou à une collection d’albums par le biais de la maison ou de l’école? Il connaîtra l’attente et l’effet de surprise de recevoir «sa» lecture comme un cadeau. La bibliothèque peut aussi devenir une véritable chasse au trésor en famille. Si l’enfant est «hyper connecté», investir dans une tablette ou une liseuse présente l’avantage d’accéder à des livres numériques moins onéreux. Le plaisir de l’enfant n’en sera pas diminué.

Bernard Utz, coordinateur de projet pour l’Institut suisse Jeunesse et Médias en Suisse romande, plaide pour que la lecture devienne un temps familial régulier, même court. «On encourage les parents à mettre en place cette tradition avec leur enfant ou de la reprendre. On soutient une pratique conviviale et sympathique. Plus le rapport au livre est positif, plus l’apprentissage est facile.»

Lire avec son enfant a valeur d’exemplarité et stimulera l’envie d’imiter le parent. Enfin, l’aménagement d’un espace bibliothèque peut également créer, de manière subtile, l’habitude de côtoyer des livres et l’envie d’en feuilleter quelques pages.

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