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Quand le deuil d’un tout-petit nous rapproche les uns des autres

© Istockphoto
La période qui suit la douloureuse perte d’un bébé au sein de la famille peut se révéler créatrice de liens forts entre les membres endeuillés.

Nombreuses sont les familles confrontées au tragique décès d’un bébé. Quand un tel drame survient, toute la famille est concernée. Chacun doit affronter cette mort. On pourrait ainsi penser que chacun vit la même souffrance et pourtant, on rencontre souvent des tensions, de l’incompréhension. Comment renforcer un esprit de famille à la suite du deuil d’un tout-petit?

Un travail de deuil intime

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Le travail de deuil - qui consiste à continuer de s’inscrire dans la vie, tout en tenant compte de la réalité de la perte imposée - est très individuel et intime. Or si l’ensemble de la famille fait face à la même perte, chacun le vit à partir de son rôle bien distinct (parent, enfant, grand-parent, oncle ou tante), à partir de sa façon de s’être préparé à cette naissance et avec ses forces, ses fragilités, ses ressources.

Accepter la différence

Très paradoxalement, pour conserver l’esprit de famille, la clé est d’accepter que chacun vive son deuil à sa façon, individuellement, selon ses besoins et ses aptitudes. Accepter de ne pas être au coude à coude sur ce chemin. Il n’y a pas une façon unique et bonne d’absorber le traumatisme de la mort d’un bébé. Ainsi en témoigne ce couple qui avait perdu un bébé à la naissance, il y a très longtemps. Madame souffrait de ce que son mari avait oublié ce drame parce qu’il n’en parlait jamais. Jusqu’au moment où il s’est écrié, plein de douleur: «Tu crois que parce que je n’en parle pas je n’y pense pas? Je n’ai que cela à faire, tous les jours, dans mon camion!». Cette révélation a permis à ce couple de se rapprocher dans le respect de la différence de l’autre.

Accepter la différence, c’est être d’accord de ne pas toujours être en phase avec les membres de sa famille et accepter que «c’est bien comme ça». Si l’un a besoin de parler de l’être disparu alors que pour l’autre, l’évoquer est encore trop douloureux, on peut s’accorder sur le fait que le deuxième peut quitter la pièce quand on parle de l’être aimé.

Des rituels communs

En gardant ce respect des différences, on peut néanmoins créer des moments particuliers à vivre ensemble, où chacun s’exprimera selon sa sensibilité: un temps de recueillement en mémoire du bébé, la création d’un album souvenir où chacun peut glisser quelque chose, une mèche de cheveu, un dessin, un poème. Il existe aussi des événements initiés par des associations, avec des propositions suffisamment variées pour que chacun puisse s’y retrouver.

Magazine Family

Article tiré du numéro Family 1/22 Février – Avril 2022

Dossier: Esprit de famille
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