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D’où vient la susceptibilité de mon enfant?

© Istockphoto
Valse d’étiquettes pour un enfant qui réagit au moindre mot dit «de travers». Parce que lui le garde souvent «au travers» de la gorge, tâchons de dénouer ses véritables maux.
Laurence Valiton

Etre susceptible, c’est prendre la mouche pour tout et n’importe quoi, se mettre dans son coin et se couper des autres. Une réaction excessive due à l’immaturité du cerveau et à une altération de l’image de soi. «Avant cinq ans, l’enfant est dominé par son cerveau émotionnel. Il est incapable de réguler ses émotions. L’attitude des adultes, si elle est bienveillante, favorise la maturation du cortex orbito-frontal et des circuits cérébraux», explique la pédiatre Catherine Guéguen dans son article «Le cerveau de l’enfant» paru dans la revue L’école des parents. «Ces tempêtes émotionnelles diminuent alors progressivement, vers cinq-six ans.» Pour autant, on estime que 15 à 20% des enfants sont de nature hypersensible et resterons de facto dominés par le cerveau droit.

Rassurer son enfant

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Tout comportement ou toute parole qui rabaisse ou critique procure un sentiment d’humiliation ou de honte. Selon le ratio de Losada, qui représente le nombre d’interactions positives divisé par le nombre d’interactions négatives, l’enfant a besoin de recevoir au minimum trois paroles positives pour une parole négative. Sachons donc faire attention à nos réprimandes.

Au-delà, il s’agit de faire diminuer ses angoisses. Jessica Volery, éducatrice de la petite enfance et coach parentale, encourage à revenir sur toutes les séparations vécues par l’enfant et les lui raconter, en s’appuyant sur les trois émotions qui l’ont troublé. Lors d’une séparation, l’enfant croit qu’il est abandonné, qu’il n’est plus aimé et qu’il est en danger. Il s’agit de le rassurer: «Oui nous sommes revenus, nous avons continué à t’aimer, tu étais en sécurité.»

La susceptibilité évoque un système défensif qui coûte de l’énergie. Pour Marie-Hélène Dutoit, pédopsychiatre, il importe de développer la «peau psychique» de l’enfant, c’est-à-dire sa capacité à délimiter son propre espace intérieur. Il a le droit de dire non, de refuser de prêter un jouet ou d’embrasser, sans se sentir menacé. Il existe en lui-même et son identité, ses goûts et caractéristiques propres doivent être valorisés. C’est ainsi qu’il devient fort. Christel Petitcollin, formatrice en développement personnel, souligne également que réparer ses erreurs, choisir son attitude, apprendre l’effort et être fier de sa réussite construisent l’estime de soi.

L’importance des paroles bienveillantes

Rappelons-nous enfin que durant ses premières années de vie, l’enfant ne peut pas s’apaiser seul. Quand le cœur se met en route, la raison se met sur stop! Des paroles bienveillantes qui verbalisent l’émotion, associées au toucher sur le thorax, où s’exprime la détresse, rassurent et apaisent l’enfant. «Je suis aimé» est le message qu’enregistrera son cerveau et qui, à force d’être entendu, deviendra croyance libératrice.

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