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De spectateur à acteur: le rôle d‘un père au foyer

© Istockphoto
Entre mecs soit dit
Joël Jeuch

Lorsque notre fille est née, ma femme et moi avons ressenti beaucoup de joie! De l’émerveillement face à ce bébé en bonne santé, à la fierté d’entrer dans la parentalité, le bonheur a été partagé de manière spontanée. Comme un refrain, ce conseil nous a été adressé: «Profitez, profitez des premières années.» Le désir d’assurer la fonction de père au foyer a ainsi émergé. En accord avec mon épouse, j’ai bénéficié d’un congé parental de plus d’un an, afin de me consacrer pleinement à l’éducation de notre enfant. Cette expérience a affermi mon identité et édifié mes relations, tout en préservant l’équilibre familial.

Renoncer à exercer son métier n’est pas aisé; c’est faire le deuil d’une certaine reconnaissance sociale. Il s’agit de ne plus considérer sa profession comme lieu d’expression de sa valeur ou de ses performances, ni de son pouvoir ou de son influence. Cela revient encore à tirer un trait sur une source de revenus, accepter de gagner moins d’argent. Tandis que certaines sociétés valorisent cela pour la femme, l’homme n’y est pas vraiment encouragé ou alors (trop) timidement.

Devenir papa «h24», c’est surtout l’occasion de vivre pleinement qui l’on est. Entrer dans son rôle de père. Etre en première ligne pour subvenir aux besoins physiques et affectifs de son enfant. Etre assis aux premières loges du développement de sa progéniture. Constater le bien-être de son tout-petit et avoir le sentiment du devoir accompli. On n’existe plus uniquement pour soi-même, et cette condition pousse en avant. Il y a là une forme d’épanouissement.

Confronté au nouveau-né, on est obligé d’explorer différents types de communication: accorder du temps, regarder, écouter, parler, imiter, rigoler, consoler, porter, servir. Je crois que l’amour s’éveille et grandit au travers de ces échanges. Avec mon épouse, c’est ce qui nous tenait à cœur: mettre tout en œuvre pour élever notre fille selon nos valeurs, dans un climat paisible et bienveillant. Certes il a fallu réduire notre train de vie et s’affranchir de certains stéréotypes. Pourtant le retour sur investissement a été fabuleux. Nous en récoltons toujours les fruits, que ce soit personnellement ou en famille.

Mon témoignage n’est pas un modèle universel, mais une exhortation. Prenez place… ou plutôt: prenez votre place! Cela consiste à passer du statut de spectateur à celui d’acteur. Déterminez ce qui correspond à une vie réussie, puis engagez-vous dans cette voie pour ne pas regretter d’être passé à côté de l’essentiel. Faites preuve de courage, selon vos idéaux, à contre-courant s’il le faut.

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Le quotidien étant doté de son lot de difficultés, Florence Servan-Schreiber, psychologue et conférencière, et Hélène Bonhomme, auteure et influenceuse, nous partagent quelques conseils pour retrouver de la joie en famille.

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