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Ce n’est pas à ton conjoint de faire ton bonheur

© Istockphoto
La vie de couple vient avec son lot de joies mais aussi de souffrances. Dans ces moments-là, la coach parentale Florence Saul nous invite à puiser en nous pour aller de l’avant.
David Nadaud

«C’est quand que tu vas mettre des paillettes dans ma vie, Kévin?» Cette phrase qui ne dira peut-être rien à nos lecteurs fait partie d’une vidéo visionnée des millions de fois sur les réseaux sociaux. On peut y voir et y entendre Inès Reg, jeune humoriste de 27 ans, reprocher à son homme de ne pas lui offrir la vie de «paillettes» dont elle rêve.
Florence Saul est coache parentale, et sur les réseaux sociaux, elle a profité de cette vidéo pour interpeller les parents qui suivent son travail: «Ce n’est pas à Kévin de mettre des paillettes dans ta vie, mais à toi!»

Des reproches mal placés

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Car cette question (avec tout ce qu’elle implique), Florence Saul se l’est posée. Elle se confie: «Cela fait quinze ans que nous sommes mariés, et j’ai souvent été dans le reproche, notamment quand on a eu nos deux premiers enfants de façon rapprochée, les deux ayant moins de deux ans. A cette époque, j’étais épuisée, notre second avait des petits soucis de santé et le premier était en pleine crise d’opposition. Nous avons passé une période difficile dans notre couple. J’ai souvent accusé mon mari de ne pas me comprendre, de ne pas voir que j’allais mal, de minimiser les choses, de ne pas mesurer les choses, comme moi je le faisais…» Et de conclure: «J’avais besoin qu’il devine que j’avais besoin de lui, qu’il sache ce que je n’avais pas dit, ce que je n’avais peut-être même pas compris moi-même…»

Aujourd’hui, des années plus tard et une formation en plus, Florence Saul revient sur cette époque en analysant et expliquant les choses: «En étant ainsi dans l’attente et les reproches, on donne à notre conjoint la place du “sauveur”. Selon ce qu’explique le “triangle de Karpman” (ou triangle dramatique) par lequel, dans nos relations, on peut se placer en position de victime, persécuteur ou sauveur. C’est un jeu inconscient. Là, dans ce genre de situation, on attend de l’autre qu’il nous “sauve”. Quand cela n’arrive pas, on se victimise, on lui reproche des choses, et alors, il devient notre bourreau. Alors, lui aussi se victimise, c’est un cercle vicieux.»

Un intermédiaire pour mieux communiquer

Pour en sortir, Florence propose une solution: «Il faut se placer en tant qu’adulte et se poser la question: quelle est ma part à moi?» Reprenant le fil de son histoire: «Dans cette période où ça n’allait plus entre nous, ou il était difficile de communiquer sans se disputer, j’ai compris que j’avais besoin d’aide, et que lui ne pouvait pas forcément répondre à tout. Je lui ai demandé d’entreprendre une démarche thérapeutique ensemble. J’avais besoin qu’une personne neutre nous aide à retrouver la communication». Après deux rendez-vous à deux, Florence a continué seule: «J’en avais besoin, j’ai avancé de mon côté. J’ai appris à écouter ce qui touchait mon cœur, à mettre des mots dessus, à pouvoir les partager à mon mari avec plus d’apaisement.»

«En vrai, nous sommes les seuls à pouvoir répondre à nos besoins, soit directement, soit en faisant des demandes. Alors n’attendons pas d’exploser pour demander de l’aide, que ce soit pour des choses pratiques ou pour parler de nos difficultés…» Et de conclure avec cette interpellation: «Choisis de mettre des paillettes dans ta vie en commençant par t’aider! Tu as de la valeur!»

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