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«J’ai eu des parents toxiques»: Comment ne pas reproduire le même fonctionnement?

© Istockphoto
Les enfants de parents toxiques courent le risque de reproduire auprès de leurs enfants le mal vécu. Est-il possible de casser le schéma pour entrer dans une vie remplie d’amour et de paix? Si oui, comment?
Audrey Teinturier

Avoir eu des parents toxiques est très douloureux et, comme si ça ne suffisait pas, si nous n’y prenons garde, nous pouvons reproduire inconsciemment cette maltraitance subie. Sous une forme identique ou non, ce mal, tapi en nous, peut nous détruire et détruire insidieusement nos enfants.

Plusieurs types de toxicité

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«La chanson “Tous les cris des SOS” de Daniel Balavoine, c’est un peu ma vie. Je criais beaucoup, pour un oui ou pour un non. Je suis allée consulter un psychologue et dernièrement une Gestalt-thérapeute (la Gestalt-thérapie vise à développer l’autonomie, la responsabilité et la créativité de l’individu en s’intéressant à ses interactions avec son entourage social et professionnel). Enfant je n’étais pas responsable de ce qui m’arrivait mais adulte, je le suis. J’ai donc entrepris cette coûteuse démarche, pour mon bien-être et pour ceux que j’aime», témoigne Lydia.

Il y a tout un panel et plusieurs degrés de toxicité: «gestes destructeurs, paroles négatives, décisions dévalorisantes, sévices, abus sexuels, manipulation, parents démissionnaires, parents surprotecteurs, etc. Ils sont comme des toxines qui se répandent dans l’être de l’enfant», explique Susan Forward, psychothérapeute, auteure du livre Parents toxiques (éd. Marabout). Une fois adulte, toute la souffrance refoulée fait surface.

Un recul nécéssaire

«Lorsque l’on a eu des parents toxiques, il est nécessaire, dès qu’une certaine autonomie devient possible (adolescence, âge adulte), de prendre du recul, de la distance par rapport à eux et de s’extraire de leur influence. La prise de conscience des blessures que nos parents, par leurs carences, nous ont infligées, permet de ne pas reproduire le même fonctionnement.

L’accompagnement par un professionnel (psychologue ou psychiatre), permet de recevoir une écoute et de couper le schéma familial. La thérapie permet de se sentir écouté(e) au niveau de notre enfant intérieur, afin que la souffrance vécue soit enfin reconnue face au comportement dysfonctionnel de nos parents. C’est en étant à l’écoute de nos propres blessures causées par des parents toxiques, que l’on peut mettre fin aux transmissions familiales inconscientes néfastes», explique Gaëlle Frazier, médiatrice familiale.

Se donner le droit de désherber

Ainsi, puisqu’il y a un rapport entre nos parents et nos problèmes d’adultes, il est capital de se donner le droit de faire le point sur ce que nos parents ont planté en nous comme «graines mentales et émotionnelles, car celles-ci se développent en même temps que nous», écrit aussi Susan Forward.

Évidemment, redescendre dans ce qui nous fait souffrir ne se fera pas sans douleur. Néanmoins ce «travail sur soi» nous permettra d’être moins submergés par nos émotions. Mettre des mots sur la maltraitance subie permet de s’en affranchir et nous permet de rentrer dans une plus grande joie de vivre. Compte tenu de l’enjeu, l’investissement en vaut la chandelle.

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