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Et si nous étions un peu plus bavards?

© Istockphoto
Entre mecs soit dit.
Joël Jeuch

Il me semble que l’on attribue facilement le fait de «causer» à la gent féminine. Les soirées pyjamas, les discussions au parc des enfants, les heures passées au bout du fil: voilà bien des activités auxquelles nous associons assez directement nos sœurs, nos épouses, ou nos mamans. Cependant, je crois que nous, les hommes, avons beaucoup à gagner en osant parler davantage.

Un jour, ma femme a constaté que je venais de parler près de deux heures avec un ami au téléphone, «comme deux vieilles copines». Si vous me permettez la métaphore sportive, disons que mon amour-propre a subi un sérieux tacle! Mais, les bienfaits retirés de cette conversation entre mecs m’ont permis d’accueillir la remarque avec humour.

A bâtons rompus, nous avons dialogué au sujet de nos boulots, nos défis, nos envies, nos passions, nos chéries, nos états d’âme aussi. Cela a été l’occasion de se sentir écouté, considéré, apprécié. Quel moment agréable et bienfaisant lorsqu’une personne nous manifeste de l’intérêt.

Aller au-delà de l’introspection

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Il est vrai, la pudeur ou la fierté peuvent inciter à nous cacher. Nous isoler au fond de notre «grotte» pour réfléchir, chercher une solution, méditer; comprendre ce qui arrive et discerner ce qui se joue. Tandis que ce comportement introspectif convient pour un temps donné, je suis persuadé que nous avons un besoin vital d’extérioriser et d’exprimer nos sentiments.

Un proverbe dit: «L’ami aime en toute circonstance, et dans le malheur il se montre un frère.» Dans l’adversité, les véritables liens d’amitié laissent place à la fraternité. Où l’un se rend disponible pour prêter attention, compatir, accompagner. Et l’autre accepte de se dévoiler, faisant preuve de courage pour exposer sa vulnérabilité, dans le respect de la confidence. Pour sécuriser ce niveau de relation, un climat de bienveillance, de confiance et d’authenticité doit être instauré.

Verbaliser: voilà une clé pour progresser. Mettre en mots ce dont nous avons conscience permet d’en prendre connaissance. Par exemple, le tennisman garde à l’esprit tout ce qui peut améliorer son coup droit (grâce au coach). En énonçant lui-même à haute voix les aspects de technique gestuelle conseillés, il augmente son savoir et conditionne ainsi la réussite de son action. La verbalisation le rend acteur de son apprentissage et lui donne une prise sur son développement.

Je nous encourage donc à agir comme des frères. En sortant de notre réserve pour planifier des échanges de qualité. Partageons nos joies et nos difficultés dans un cadre protégé, propice à cheminer, guérir ou exulter.

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