Skip to content

Ce livre qui rebooste ma joie!

© Istockphoto
Dans «Mille cadeaux» (éd. Farel), Ann Voskamp nous apprend à dire merci en toutes circonstances.
Noémie Suter

Il y a des couvertures de livres qu’on n’oublie pas. Celle-ci en fait partie: un nid contenant de jolis petits œufs turquoises tenu par deux mains. En la voyant en Ouganda sur une table voisine de la mienne dans un café, je me suis dit: «J’aimerais beaucoup lire ce livre…» Eh bien je l’ai reçu, presque deux ans plus tard, d’une amie proche. C’était il y a quelques mois, lors d’une convalescence après une dépression, durant laquelle apprendre à dire merci a pris encore plus de sens.

Passer du malheur à la joie

Publicité

Les premiers mots me touchent en plein cœur: une petite fille de trois ans courant après un chat dans la cour de sa ferme, un camion de livraison déboule, la renverse. Son corps ensanglanté gisant à terre: les cris de sa mère, les yeux révulsés de son père, l’incompréhension du chauffeur et la détresse de sa sœur, l’auteure du livre. Elle a 6 ans. Elle a tout vu, tout entendu et gardé en elle les images de cette journée où tout a basculé. «On a disposé sa pierre tombale à plat sur la terre, une dalle de granit noir où n’était gravée aucune date, seulement les cinq lettres de son prénom. Aimée. Tout est dit. Et combien elle l’était! Nous l’avions aimée. Et avec la pose de sa pierre tombale, avec la fermeture de sa dernière demeure, se fermèrent également nos vies. Fermées à toute notion de grâce… Comment s’éveiller à la joie, à la grâce, à la beauté et à tout ce qui est la vie en plénitude quand il faut rester désemparé devant des deuils, des rêves anéantis et tout ce qui nous dépouille?»

Je vous encourage à lire les mots parfois compliqués mais tellement poétiques d’Ann Voskamp et son récit de vie plein de pépites de sagesse. On y suit Ann dans son cheminement intérieur, abîmée par l’épisode traumatique de la mort de sa sœur. Elle découvre que la joie peut se trouver, malgré les difficultés. Le défi lancé par une amie d’écrire mille sujets de reconnaissance n’en est que le point de départ. Ann découvre le mot qui va l’accompagner sur le chemin de la joie retrouvée: Eucharisteo. Un mot grec qui signifie «rendre grâce», «remercier», «ressentir de la reconnaissance». Car c’est bien là que se trouve toute la magie du processus de transformation que cette femme va vivre. De nuits remplies de cauchemars, elle va passer à des moments de reconnaissance pour ce qui l’entoure, ici et maintenant. Comme par exemple un tas de fromage râpé dans une assiette qui lui parait sublime à la lumière du jour et mérite une photo. Lorsque son mari la trouve le nez presque dans le fromage, il ne se moque pas, il l’encourage. Sa femme s’ouvre gentiment à la joie.

«Tant qu’il est possible de dire merci, alors la joie est toujours possible. A tout moment, cela veut dire maintenant. En tout lieu, ça veut dire, ici. Le Graal de la joie n’est pas dans l’ivresse des sommets. La joie de l’émerveillement, ça pourrait être ici! Ici, dans la tourmente compliquée, aiguë du présent, la joie serait (incroyablement) possible!» (p.28).

Car au milieu du mot Eucharisteo se cache la joie pour ceux qui veulent la voir: Chara. Dire merci, c’est non seulement reconnaître toutes ces petites choses que l’on ne voit peut-être pas de prime abord et pour lesquelles on ressent de la joie. Car la gratitude est une émotion!

J’ai choisi d’apprendre à dire merci. Une application sur mon téléphone me permet de lister mes sujets de reconnaissance et d’y ajouter des photos (mon mari me trouve aussi régulièrement couchée dans l’herbe à prendre des clichés!). Petit à petit, j’ai ressenti cette émotion monter en moi, ce n’était plus un merci de la tête, mais de tout mon être, comme un souffle… qu’on ne peut plus arrêter! Commencer, c’est l’adopter! J’ai récemment passé les mille mercis! Et cela me motive à continuer, même quand ça va mal: «Merci même si… malgré…». Et je souhaite moi aussi apprendre à voir et apprendre à mes enfants à voir ces multiples sujets de reconnaissance qui nous conduisent vers une attitude ouverte de partage. Je comprends que rien ne m’appartient, tout m’est offert, alors je rends grâce.

_______________________________________________________________________________________________________

Quelques mots sur l’auteure….

Ann Voskamp est écrivaine, diplômée de psychologie, agricultrice en Ontario avec son mari, mère de sept enfants et ambassadrice de l’ONG Compassion. Ce livre paru en anglais sous le titre «One Thousand Gifts» a été vendu à plus d’un million d’exemplaires et a été traduit en vingt-deux langues. Ses autres ouvrages ne sont pas encore traduits en français. Elle vient de publier un livre intitulé «Way maker».

Thèmes liés:

Publicité