Pourquoi avoir tant attendu?
Je suis le type de père qui aime donner et passer du temps à jouer et s’amuser avec ses enfants. Cela ne me coûte rien. Par contre, je manifeste peu mon amour pour eux par des câlins, bisous ou démonstrations physiques. Pour faire simple, et reprendre les termes de Gary Chapman dans son livre Les langages de l’amour (éd. Farel), mon premier langage d’amour n’est pas le toucher!
Ma fille de 9 ans a eu des problèmes de santé. Elle a dû être opérée plusieurs fois au cours de l’année passée. Aujourd’hui enfin, on en voit gentiment le bout.
Voir son enfant souffrir est dur. En tant que parent, on donnerait tout pour être à sa place, pour le soulager. Malheureusement, ce n’est pas possible. Il ne reste qu’à encourager, à aimer, à être présent… Bref, à faire tout son possible avec ce qu’on a et qui on est.
Ma fille est câline, c’est son language d’amour. Alors, petit à petit, j’ai fait l’effort de la prendre plus souvent dans les bras, de lui donner des bisous, lui faire des chatouilles… Et cela me coûtait, car ce n’est pas du tout naturel, contrairement à mon épouse. Mais aujourd’hui, après ces jours, semaines et mois d’efforts, je dois avouer qu’il ne se passe pratiquement plus un jour sans que je recherche de moi-même ce contact physique.
Et je ne peux m’empêcher de penser pourquoi. Pourquoi fallait-il vivre une telle épreuve pour que je découvre l’importance et la valeur du contact physique? Et je me dis «dommage d’avoir tant attendu.» Mais je reconnais qu’il s’agit aussi d’une victoire. J’ai découvert une nouvelle manière de montrer à ma fille que je l’aime! Il n’est jamais trop tard.
