Soutenir un enfant talentueux sans délaisser ses frères et sœurs, mission possible?
Quand Julian prépare son sac de sport, il a déjà une longue journée d’école derrière lui, et la soirée promet d’être longue aussi. Ses sœurs, Anne et Lina, jouent avec leurs amies pendant qu’Hélène, la mère de famille, emmène Julian à son entraînement de foot.
Une activité qui prend toute la place
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Le talent de Julian pour le football est un sujet qui a pris de plus en plus de place dans la famille au cours des deux dernières années, car il exige beaucoup d’organisation et d’engagement. Le jeune garçon s’entraîne cinq fois par semaine, dans des clubs différents. Et ce talent crée parfois un déséquilibre dans la fratrie. Les sœurs de Julian sont aussi douées; elles font chacune une activité, une fois par semaine, mais ne requièrent pas autant d’attention et d’organisation que leur frère.
Si de l’extérieur cette organisation semble rodée, les parents de Julian se posent beaucoup de questions. Et s’ils arrêtaient simplement de pousser leur fils à pratiquer le foot de haut niveau, mais qu’ils lui permettaient de n’aller qu’à un entraînement par semaine? Sacha, le père de famille, était autrefois joueur de handball. Il se souvient encore du sentiment de n’avoir aucune importance pour ses parents et de n’avoir pas été encouragé à exercer ce talent. Naturellement, l’expérience négative de son mari motive Hélène à soutenir son fils.
Mais du côté des sœurs de Julian, la situation est mal vécue. En effet, la vie de famille tourne essentiellement autour de lui. Lina pleurniche de plus en plus souvent et s’accroche à sa maman. Anne se rend utile quand elle le peut mais s’isole souvent dans le silence.
Quand une nouvelle organisation devient nécessaire
Les parents réalisent qu’une organisation différente devient nécessaire, pour montrer un soutien égal à leurs trois enfants. En plus de se rendre à l’église en famille, ils mettent diverses activités en place, lors desquelles on ne parle pas foot!
Dans cette nouvelle organisation, le grand-père est prêt à prendre en charge une partie des trajets, car il aime passer du temps avec son petit-fils. De plus, une amie de l’Eglise vient de temps en temps faire le repas et être avec les filles, lorsque les parents ont besoin de s’absenter tous les deux.
Au-delà de la logistique, il est aussi clair que la compétitivité est un sujet sensible au sein de la famille. Julian doit s’entraîner pour devenir meilleur, c’est certain, et quand une victoire récompense ses efforts, c’est génial. Mais apprendre à perdre a été un parcours difficile, tant pour le jeune garçon que pour son père, lui aussi passionné de sport.
Du côté des filles, davantage de place est désormais donnée à leurs activités, notamment leurs auditions de flûte. Anne aspire à ce qu’on lui dise qu’elle est douée et que dans certains domaines, elle s’en sort mieux que son frère Julian. Quant à Hélène, elle apprend à être réellement présente pour ses filles.
Déjà, un meilleur équilibre a été atteint! Et quand par exemple le grand-père est en visite après une victoire de son petit-fils, les filles savent que le sujet du foot sera inévitable, mais elles relativisent: «C’est ok! Aujourd’hui c’est le jour de gloire de Julian.» Et le lendemain, ce sera au tour d’Anne et de Lina.