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Alerte enlèvement

La chronique de Myriam Demierre

Cette semaine, j’ai un stage très important sur trois jours complets. Comme Oscar est grand maintenant, je ne demande même plus à sa grand-mère s’il peut aller manger chez elle. Et puis, il faut dire qu’Oscar ne demande qu’à rester seul à la maison à midi : ça lui permet de retourner plus vite à l’école pour jouer avec ses copains dans la cour. Et accessoirement, de manger une horrible pizza congelée «Docteur Schröder» dont il raffole tant (je n’ai jamais compris comment une marque de pizza pouvait porter un nom allemand. Les choucroutes n’ont pas un nom italien, elles ! Ni ce terme de «Docteur». On n’achète pas ses pizzas à la pharmacie, que je sache !).
Au premier jour de stage, vers 13h, mon instinct maternel me souffle d’appeler la chair de ma chair, histoire de contrôler si tout se passe bien. Pas de réponse. «Pas de nouvelle, bonne nouvelle», me dis-je alors, dans un élan d’optimisme démesuré. Mon précieux rejeton aura engouffré sa «Pizza mit Speck» à la va-vite, avant de retourner jouer avec ses copains.
De retour à la maison assez tard, et alors que je m’attends à trouver toute la famille attablée à la cuisine, je me retrouve dans une maison étrangement éteinte et semblant déserte. J’appelle, mon mari me répond du premier étage. Je lui demande où est Oscar. Lui, imperturbable, et pas inquiet pour un sou, me répond qu’il n’en sait rien. Je réalise alors que nous sommes mercredi et qu’Oscar n’a donc eu l’école que le matin. J’ouvre le congélateur et découvre la pizza, intacte.
J’annonce alors à mon mari, d’un ton mélodramatique, qu’Oscar a disparu depuis qu’il est parti à l’école ce matin et qu’il nous faut absolument tenter de le localiser sans tarder. Il n’a pas l’air plus alarmé pour autant. Alors que je le fusille d’un regard courroucé et que je prends mon souffle pour lui faire la scène du siècle, il réalise que l’heure est vraiment grave et, pour me prouver sa bonne volonté, il empoigne le téléphone et appelle lui-même le meilleur ami d’Oscar. C’est sa sœur qui répond. Elle sait qu’Oscar était à la place de jeu dans l’après-midi (ouf, quelques heures de gagnées !). Et elle ajoute : «Mais maintenant il doit être au judo !»
Mon mari raccroche et nous nous regardons d’un air dépité, ne sachant s’il faut rire ou pleurer de notre incompétence, et hésitant à engager la copine d’Oscar comme administratrice de l’agenda familial.

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