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Ça plane pour moi

Noemie Suter
La chronique d’une famille d’ex-expat’s. Noémie Suter, mère de trois enfants, a vécu en Ouganda pendant trois ans.
Noémie Suter

Ah comme j’aime nager! La sensation de flotter me procure un sentiment de bien-être et me donne l’impression de voler! Quelle surprise de pouvoir nager dans le lac Léman au mois de septembre et d’admirer ces magnifiques montagnes qui m’avaient finalement manqué. Car, après trois ans et demi en Ouganda, nous sommes rentrés en Suisse. Entre autres parce que les écoles sont toujours fermées là-bas et ne semblaient pas rouvrir avant janvier. Une brèche ouverte au niveau professionnel, alors en l’espace de quelques jours, tout s’accélère.
Un vrai tourbillon: il faut organiser un déménagement en dix valises, vendre les meubles de notre maison et rechercher ce qu’il nous faudra en Suisse: en priorité un toit, puis des roues pour nous déplacer! Et surtout il faut dire au revoir à des personnes: processus émotionnel prenant aussi beaucoup d’énergie, mais dans ces moments-là, on fait ce que l’on a à faire sans se poser de questions. Alors qu’ici en Suisse notre maison est encore bien chaotique, je repense avec émotion à ce temps où tout était à faire en Ouganda. Cela a pris du temps mais le processus s’est passé, très positivement, comme notre retour en Suisse d’ailleurs. Cela n’empêche pas des situations plus inconfortables et un stress latent.


Alors que je baigne dans mon eau, je me dis que la plus belle leçon que j’ai apprise en Afrique a été le «lâcher prise». Deux mots faciles à dire, nettement plus difficiles à vivre! Je me revois à mon premier «déjeuner francophone» avec mes trois petits dans mes jupes et mes préoccupations; il m’a fallu trois ans pour réussir à vivre sereinement un déjeuner jusqu’au café-desserts. J’ai accepté de ne plus me croire indispensable et de laisser mon petit de trois ans partir avec le chauffeur chercher les grands à l’école pour que je puisse profiter de ce moment-là.
Le chemin du lâcher-prise, un chemin sans «y a qu’à», des réalités parfois difficiles à accepter, des obstacles à surmonter mais au bout de cette acceptation, un sentiment de liberté. Alors que je gagne en maturité, j’apprends à assumer mes choix avec souvent le sentiment d’être portée par un souffle divin…

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J’ai bien fait d’aller nager!

Magazine Family

Article tiré du numéro Family 4/20 Novembre 2020 – janvier 2021

Thèmes liés:

Ressemer les graines de la joie

Le quotidien étant doté de son lot de difficultés, Florence Servan-Schreiber, psychologue et conférencière, et Hélène Bonhomme, auteure et influenceuse, nous partagent quelques conseils pour retrouver de la joie en famille.

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