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Qui aura le dernier mot?

Nicole Deheuvels
Nicole Deheuvels est conseillère conjugale et familiale et auteure. Elle dirige le service Solos/Duos de la fondation La Cause.

– C’était en 2010.
– Mais non, en 2008, j’en suis sûre!
– Moi aussi, j’en suis sûr, 2010!
– Tu te trompes, j’ai raison.
– C’est incroyable comme tu peux être têtue… 
– Mais, c’est toi qui t’obstines!

Qui n’a jamais connu ce genre de discussion de couple? Une des caractéristiques de la joute oratoire est la difficulté d’en sortir. Chacun semble mettre un point d’honneur à avoir le dernier mot, quitte à répéter la même affirmation ou à élever la voix. D’où vient cette envie impérieuse? Mise à part la certitude intellectuelle d’avoir raison, y aurait-il d’autres motifs qui nous enferment dans ces dialogues en ping-pong peu intéressants? Un besoin de revanche sur des situations de notre enfance où nos parents nous ont fait taire au seul motif de leur autorité? Une pointe d’orgueil? La peur de perdre la face, comme s’il s’agissait d’une défaite personnelle? Le désir de démontrer sa supériorité? Avoir le dernier mot, la belle affaire! De ces guerres verbales, on sort pourtant tous perdants, agacés, aigris; souvent conscients que l’enjeu n’en valait pas la peine.

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Une autre piste, alors? Lorsque surgit une divergence de points de vue ou de souvenirs, exprimer son opinion une seule fois, calmement, de façon construite, puis écouter le récit de son conjoint. On n’est pas convaincu? Rien de grave, chacun peut rester sur sa position. La liberté d’opinion est à ce prix et la mémoire n’est pas infaillible; bien plus, les souvenirs s’inscrivent différemment en chacun. Au lieu de chercher à avoir le dernier mot, faisons place aux mots de chacun et ayons le mot pour rire de nos perceptions si variées!

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