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Ces applications qui rassemblent

© Istockphoto
Les applications qui permettent de créer des groupes et d’interagir à plusieurs sont de plus en plus prisées. Elles permettent surtout de maintenir les liens. Certaines cultivaient déjà ces relations familiales, d’autres ont saisi l’opportunité d’en créer de nouvelles.

Des applications telles que WhatsApp, Threema, Signal, Messenger ou d’autres encore permettent non seulement d’écrire un message mais également d’envoyer des photos, des vidéos. C’est l’occasion pour certains de révéler des talents insoupçonnés: celui d’humoriste, de photographe, de porteur de projets ou lanceur d’initiatives. Patrice et Claire racontent: «Grâce à ces groupes, nos enfants et petits-enfants s’organisent pour nous faire des surprises! La dernière en date: Léa, douze ans, nous a fait livrer un bouquet de fleurs pour nous donner du courage pendant le confinement. Nous avons été très touchés et c’était une évidence pour nous de le partager en famille, en glissant une photo du bouquet de Léa avec un petit mot gentil sur le groupe.»

Une complicité multipliée

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Pour beaucoup, la création de groupes sur une application a démarré autour d’un besoin de communication spécifique. Dans la famille de Thierry et Laurène par exemple, la distance géographique les avait déjà engagés à utiliser ce type d’outil. «Nous avons quatre enfants et six petits-enfants qui vivent aux quatre coins de la France. Avant la pandémie, nous avions déjà des groupes famille et les enfants géraient un groupe entre eux.»
Pour Jeanine, 91 ans, résidente d’un home (Ehpad), les échanges de photos, vidéos et appels en visio se présentent comme des palliatifs essentiels au manque de sa famille. Elle reçoit tous les mois la version papier d’un journal de nouvelles que chaque membre de la famille nourrit de photos et de commentaires via un site Internet. Elle vit «comme un cadeau» le fait de voir toute sa famille se fédérer à travers ce projet: «Tout le monde participe! Et puis après on en reparle au téléphone, ou je le montre à ceux qui peuvent venir me rendre visite. Mais ils ont déjà tout vu sur l’ordinateur», s’amuse-t-elle. Aussi, comme tout instrument, s’il est utilisé à son plein potentiel et si les utilisateurs sont lucides sur ses modalités et ses limites, c’est un formidable moyen de garder le lien entre les générations.

Rien ne vaut le contact réel

Néanmoins, il est nécessaire de garder en tête que sur les groupes virtuels se rejouent - comme dans la vraie vie - les mêmes modalités relationnelles. Il y a celui qui oublie systématiquement les anniversaires et celui qui les rappelle tous les ans. On y découvre des attentes déçues, comme celle d’un parent envers son enfant qui ne donne pas assez de signes de vie, ou encore des règlements de compte lorsqu’un membre décide de quitter un groupe ou manifeste au contraire la blessure de ne pas avoir été invité. Si Gladys regrette par exemple que sa mère utilise le groupe familial pour y glisser ses reproches, elle ajoute: «Finalement j’ai appris à prendre plus de recul dans mes réactions, grâce aux emojis, ou en m’appuyant sur mes frères et sœurs.»

Ainsi les familles n’ont pas longtemps hésité à se saisir de cet espace de partage pour y intégrer parfois trois ou quatre générations. Ces outils incontournables, mis au service de la créativité des familles, ne remplaceront toutefois jamais la saveur d’un réel échange, d’une accolade, d’un câlin ou d’un baiser et c’est heureux!

Dossier: Le double visage des nouvelles technologies
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