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Y a-t-il un service après-vente pour les enfants?

Une maman déçue de sa fille adolescente qui boude sur le canapé
© Getty Images (Image d'illustration)
En grandissant, les adolescents ne sont pas toujours à la hauteur des attentes de leurs parents. Cette dynamique de déception néfaste est pourtant surmontable.
Stefanie Diekmann

Le quotidien d’une famille varie. Du moins chez nous. D’autres priorités, d’autres amitiés, d’autres envies… Mon fils est par moments très proche de moi et d’autres fois, il me déçoit. Mais ai-je le droit d’être «déçue» de mon enfant? Il est plus simple de le formuler autrement et de dire que «je me fais du souci». La profondeur, la déception, je préfère la garder pour moi.

La «déception» exprime la souffrance due aux souhaits et aux espoirs non réalisés, et je la vis au quotidien: ce jeune homme peu sûr de lui (mais souvent irrité) me défie. On me dit comment l’encourager et j’aimerais faire ma part, mais mon fils silencieux ne fait pas la sienne. Bientôt, il aura un emploi, il devra faire ses preuves ou bâtir une relation amoureuse. Comment? Ce n’est pas ainsi que je l’avais imaginé lorsqu’il n’était qu’un petit enfant.

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Les sept cercles de la déception

La déception peut être dangereuse. Elle me met à distance de mon fils, qui la ressent. J’ai également de la peine à être honnête devant Dieu, même si je lui fais confiance. Je suis déçue pour beaucoup de raisons: mon fils râle, il est par exemple craintif, il n’est pas sportif… Il est important de verbaliser mes déceptions. Si je détourne le regard, cela m’empêchera d’aimer.

La déception est liée à mes espoirs, à mes souhaits et à mes attentes. C’est subjectif, puisque mon mari le vit très différemment. Je dois me comprendre afin de pouvoir ensuite faire la paix avec mes déceptions. En priant, mon «moi» devient de plus en plus présent. Oui, mon fils est différent, mais c’est moi qui souffre. La déception a un lien avec l’image que je me fais de mon enfant et ma propre image de mère.

Tendre la main à son enfant

Puis, j’ai eu un déclic: ma relation avec mon enfant n’est pas un investissement. C’est un processus ouvert marqué par la proximité et la distance. Le développement d’une personnalité n’est pas une équation mathématique: ça varie, comme les hauts et les bas de la vie. Ce qui ne correspond pas à mes attentes n’est pas uniquement négatif: je peux le considérer comme une chance. Me juger me fait non seulement du mal, mais complique ma relation avec lui.

Lorsqu’on interroge les adultes sur leurs parents, ils évoquent souvent une déception: «Je n’arrivais pas à leur plaire; ils m’imaginaient différemment!» Je ne veux pas de ça. Je remets mes espoirs et mes désirs à Dieu afin d’être libre pour avancer. Je me bats pour vivre ensemble maintenant, pour donner de la place à mon ado qui se cherche afin qu’il se sente accepté et aimé.

Cette résolution m’amène à des exercices quotidiens: sourire à mon fils lorsqu’il entre dans la pièce et ne pas commenter ses actes sauf s’il me le demande. Je me contente de lui demander: «Comment c’est allé? Qu’est-ce que tu proposes?» Peut-être trouverons-nous ensemble une idée pour sortir du silence. En attendant, je reste en marche, en voyant le positif et en le signalant. Jusqu’à ce que mon fils sorte de son incertitude.

Cet article est une version traduite et adaptée de la version allemande de Family du 20 février 2022.

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