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Pour soigner le mental, et si on passait par le corps?

© Istockphoto
L’entrée dans l’adolescence est bien souvent accompagnée d’une remise en question de l’identité et d’un inconfort aussi physique que psychologique. Pour aider nos jeunes, proposons-leur de bouger, se dépenser, et restons à leur écoute.

En préadolescence, les périodes de transition s’accompagnent souvent d’inconforts. La puberté n’épargne pas les désagréments physiques que sont l’acné, l’appareil dentaire ou les premières règles pour les filles. Les questions existentielles voire identitaires ne sont pas en reste. Bref, c’est le remue-ménage intérieur et extérieur.
A ce processus personnel s’ajoutent l’environnement extérieur, la pression du groupe, les remarques reçues des copains de classe, etc. On sort de l’insouciance et de la spontanéité enfantine. L’estime de soi du préadolescent est en construction et donc plutôt fragile. Chaque parent veut le meilleur pour sa progéniture et se trouve bien souvent démuni car durant cette période, la communication verbale peut s’avérer particulièrement délicate.

Une question de posture

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Bien-être physique et mental sont étroitement liés. Une partie de notre système nerveux, appelée «système nerveux autonome» (SNA) est formée de voies réflexes qui connectent directement nos sensations corporelles à notre cerveau. Le système est complexe mais l’un de ses rôles, c’est de prendre constamment la «température». Il cherche des signes de danger potentiel selon les ressentis physiques et l’environnement. Et en fonction de ces signaux, il pourra déclencher des mécanismes de défense, qui se manifestent par de l’agitation ou de l’inhibition. Une douleur physique peut littéralement entraîner une crise d’angoisse, par exemple. Inversement, éprouver un bien-être physique sera neurologiquement sécurisant.
Plusieurs études démontrent que le simple fait de maintenir une «posture ouverte» - comme faire le V de la victoire, ou se tenir debout les mains sur les hanches pendant deux minutes - permet de diminuer le taux de cortisol (l’hormone du stress) et d’augmenter le taux de testostérone (l’hormone liée à l’entreprenariat), qui aide à oser et à prendre des initiatives. A l’inverse, tenir des postures dites «fermées» - comme être recroquevillé sur soi-même, rester les bras croisés - entraîne potentiellement une augmentation de l’hormone de stress et une diminution de la testostérone. Le sport permet lui aussi de libérer bien d’autres hormones bienfaisantes telles que les endorphines. Emises au bout de vingt à trente minutes d’activité physique, elles contribuent à diminuer la douleur et favorisent un état de relaxation ainsi que la sensation de bien-être.

Observer son jeune

Durant la préadolescence, la pression du collège, l’impact des dynamiques de groupes et les changements physiques peuvent être facteurs de stress et d’insécurité. Sur le plan corporel, les répercussions sont réelles, tant au niveau nerveux que biologique sous l’effet du cortisol, de la testostérone et des effets de l’agitation ou de l’inhibition.
Maintenir une activité physique, vivre des expériences enrichissantes et bienveillantes «dans» et «avec» son corps participera ainsi à une reconnexion et acceptation de soi.
Les parents feront bien d’observer leur préadolescent: quelles situations le rendent irritable, stressé ou angoissé? Dans quels contextes éprouve-t-il un coup de mou ou se sent-il paralysé? Dans quel état se trouve-t-il lorsqu’il rentre de cours? Quelles activités apprécie-t-il? Dans quels environnements est-il détendu ou spontané?
Chaque parent apprend ainsi à le rejoindre dans l’état dans lequel il se trouve et explorer avec lui les activités qui peuvent lui faire du bien. Pour certains, bouger, faire du sport reste un besoin naturel. Pour d’autres, c’est plus compliqué. Il ne s’agit pas de transformer votre préadolescent en semi-marathonien mais plutôt de l’encourager à se mobiliser. Basket, foot, hockey, gym, badminton sont quelques classiques quand aller marcher dix minutes, jouer avec son chien à l’extérieur ou simplement danser sur une musique qu’on aime bien, peut être suffisant. L’essentiel est de cultiver le mouvement.

Bien souvent plus simple à dire en théorie qu’à mettre en pratique! L’objectif est d’apprendre à voir ce qui le déstabilise puis de constituer une «boîte à outils» d’activités physiques qui l’aideront à se sentir mieux et à bien vivre avec lui-même.

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